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Le progrès : un risque ou une chance ?

25 Août 2011 , Rédigé par Christian Eckert

Dimanche dernier, nous étions en réunion autour de Martine Aubry pour parler de sa campagne. Parmi nous, le bien connu Axel Kahn, dont j'avais déjà apprécié le verbe lors d'auditions à l'Assemblée. Son propos clair et passionné, a été au coeur de notre journée de travail.

Pour faire court, ce scientifique reconnu, humaniste, engagé, nous a interpelé en s'interrogeant à haute voix en notre foi en le progrès : Ma génération ( j'ai 55 ans ), a bénéficié d'évolutions techniques, scientifiques, médicales, sociales, qui ont semble-t-il, contribué à améliorer notre bonheur individuel et collectif. Nous avions pris l'habitude de considérer que le progrès permettait de rendre le travail moins pénible, d'allonger la durée de la vie, d'accéder à la culture et aux loisirs...

 

Reconnaissons qu'aujourd'hui, le progrès fait peur, et que pour le moins, ses effets ne sont plus les mêmes : l'amélioration des techniques n'allège plus le travail mais augmente la production, les inégalités se creusent, et la planète semble souffrir plus que jamais de servir exagérément l'homme plutôt que le contraire.

 

Axel Kahn nous a invité à remettre le progrès au service du bien-être, et nous a rappelé que la meilleure façon d'éviter que le progrès ne soit générateur d'inégalités, d'inventions dangeureuses ou d'utilisation inconsidérée des ressources planétaires, est de disposer d'un pouvoir régulateur. Ce régulateur peut parfaitement être incarné par l'Etat Républicain. Encore faut-t-il que le pouvoir politique sache rester libre de toutes les dépendances notamment à celle de l'argent.

 

L'unanimité s'est faite pour bâtir un projet de société mettant l'évolution de la technique et de la connaissance au service du progrès humain plutôt qu'à celui d'une économie seulement productiviste.

 

C'est sans doute dur à faire "passer" quand de nos jours, la communication n'est que sensations et d'images chocs.

 

 

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Les inégalités devant la dette !

23 Août 2011 , Rédigé par Christian Eckert

La droite libérale a une terrible responsabilité dans sa façon de se servir de la dette :

 

Essayons d'être simple :

 

- Les deux tiers du déficit et donc de la dette sont dûs à la politique fiscale conduite depuis 10 ans et plus gravement encore depuis 2007. Ce sont les cadeaux faits aux gros revenus, aux actionnaires, aux grosses entreprises, tous prompts à utiliser les niches fiscales votées au Parlement. Cette dette, sert à justifier les politiques de rigueur imposées par la finance aux gouvernements complices. Bref, tous les français paieront les cadeaux faits aux plus favorisés via le remboursement de la dette !

 

- Les dettes des banques privées sont transférées sur les états, de plan de soutien en fonds de stabilité financière, soit disant pour éviter l'écroulement du système. En fait, les banques privées ne perdent jamais. Elles encaissent les intérête, se font rembourser le capital, mais quand les créanciers sont défaillants, elles font appel aux états pour garantir leurs remboursements. Bref, tous les français paieront pour éviter des pertes aux banques qui continuent leurs spéculations folles.

 

Ce système doit être complétement revu. En 2008, ces gouvernants disaient : "plus rien ne sera comme avant". Ils avaient raison : pour les fonctionnaires, les salariés, les retraités, les agriculteurs, les petites entreprises, plus rien ne sera comme avant : les salaires sont bloqués, les soins moins remboursés, la retraite recule, les difficultés s'aggravent. Pour les banques, les multinationales, les Hedges-funds, la grande distribution, tout continue.

 

En fait, cela s'appelle du détournement d'argent : ceux qui remboursent la dette ne sont pas ceux qui en ont profité !

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Des règles simples plutôt qu'une règle d'or !

20 Août 2011 , Rédigé par Christian Eckert

On nous propose de donner des gages aux marchés financiers en votant une règle d'or...

 

En réflexion et au travail depuis plusieurs mois sur ces sujets avec quelques collègues du groupe socialiste membres de la Commission des finances (Jérôme Cahuzac, Pierre Alain Muet, Dominique Baert, Christophe Caresche....), nous avons auditionné beaucoup de monde : des économistes, des banquiers, des agences de notation, nos collègues du SPD allemands... De quoi se forger un avis qui ne se résume pas à un parti-pris politicien.

 

Aucun de ces acteurs avisés ne nous a dit que l'adoption d'une règle d'or - par ailleurs bien floue - ne résoudrait une situation dont la complexité au moins fait l'unanimité.

 

Contrairement à ce que la droite affirme de façon méprisante, les socialistes travaillent et font des propositions, sans être obnubilés par des primaires qui, jusque là, montrent plutôt les compétences, les convergences et le sens des responsabilités des prétendants.

Demain, je serai avec quelques autres, en séminaire avec Martine Aubry, et les jours à venir confirmeront nos propositions d'action pour redonner sens à la politique qui ne devient qu'une course aux notes attribuées par des agences au service de circuits financiers qui se nourissent après s'être goinfrés du fruit de l'activité des salariés.

 

Pour ma part, je défend quelques idées simples :

  • Les activités des banques doivent être séparées : D'un côté l'activité classique qui consiste à recevoir l'argent des clients, gérer leurs opérations de bancaires, faire du crédit classique pour les particuliers et l'économie dite réelle. Cette activité de crédit doit être encadrée et sécurisée selon des pratiques bien connues. Surveillée par les autorités prévues pour cela conjuguée au respect de règles prudentielles et à l'obligation de conserver une grande part des créances, cette activité bancaire normale garantira les dépôts des clients, comme c'est déjà le cas en France avec des plafonds substantiels. D'un autre côté, en cloisonnant sérieusement les choses, les établissements financiers spéculatifs peuvent exister, prendre des risques, jouer sur les marchés, avec les fonds de ceux qui acceptent en toute connaissance de cause, de tenter, quitte à tout perdre, de gagner en achetant ou vendant du papier... Si ces établissements s'écroulent, ce n'est pas à l'Etat de les renflouer, comme cela a été fait récemment.

  • Bien sûr qu'une taxation des transactions financières serait juste et utile. Nous avons imposé au Parlement une résolution tendant à cela, après un travail avec nos collègues du SPD. Le Parlement Européen a voté aussi un texte en ce sens... Pourquoi attendre encore ? Les actions, obligations et autres produits financiers  tournent autour du globe à la vitesse des ordinateurs, laissant ici ou là des profits qui viennent bien au final du travail des entreprises et ne vont plus aux salariés. Outre un rapport substantiel qui pourrait réduire les déficit ou financer les pays pauvres, cette taxation dissuaderait les échanges inutiles. La bourse est utile, l'actionnariat des salariés est dynamisant, mais les achats et ventes spéculatifs n'apportent aucune plus value.

  • La fiscalité de notre pays a complètement déraillé depuis dix ans, et particulièrement depuis 2007. On a fait des trous dans les recettes, privilégiant de façon éhontée les plus fortunés : gros revenus et grosses entreprises contribuent proportionnellement moins aux finances publiques que le plus grand nombre. On a privilégié les réductions de dépenses, cassant la consommation intérieure et massacrant les services publics. Niches fiscales, allègement de l'ISF, réductions de TVA et de charges sociales, ont plus contribué aux déficits que les minimas sociaux dont d'ailleurs tout le monde a salué l'efficacité en temps de crise ! La fiscalité doit être totalement repensée et redevenir progressive et juste. Nous avons bien préparé cette évolution dans le projet socialiste pour 2012.

  • L'Europe révèle jour après jour ses insuffisances encore que ce mot est faible. Comment peut-on dire que l'on ne laisse pas tomber les pays en situation délicate et ne pas mutualiser une part signicative de la dette ? Des propositions simples ont été faites : gérer ensemble une dette de l'ordre de 60% des PIB des pays, qui serait alors sûre et peu coûteuse, et laisser au delà chaque pays assumer seul la part supplémentaire qu'elle irait "chercher" sur les marchés. Responsabilité commune et plafonnée pour une part, et responsabilité individuelle du risque supplémentaire pour chacun d'autre part. Notre proposition d'Eurobonds est sérieuse et responsable, et permettrait de sécuriser un dispositif devenu instable pour tous. Au delà du raisonnable, les prêteurs doivent participer aux défaillances éventuelles.

 

Quand les situations se compliquent, il faut revenir à des idées simples. L'incantation et les polémiques autour de la règle d'or sont ridicules. Qui pourrait se présenter avec un autre projet que de réduire les déficits budgétaires ? Mais bien sûr, tout dépend des moyens pour le faire : les nôtres sont clairs et socialement justes.

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Borloo le coucou !

14 Août 2011 , Rédigé par Christian Eckert

Je trouve scandaleux la soudaine conversion de Jean Louis Borloo à nos propositions...

 

Alors qu'il était Ministre de Sarkozy, il n'avait aucune velléité à se démarquer de son Président : Que ce soit sur le discours de Grenoble, sur les questions budgétaires, sur les textes destinés à chasser sur les terres du FN, Jean Louis Borloo était en fait encore moins critique que Fillon lui-même !

 

Aujourd'hui sorti du Gouvernement, le centriste Borloo, après avoir été Ministre sans interruption de mai 2002 à novembre 2010 dans tous les Gouvernements de droite, tente de se refaire une virginité en adoptant quelques postures de Gauche.

 

On apprend ainsi que celui qui fut Ministre fidèle de Chirac et de Sarkozy, soutient l'idée d'une taxe sur les transactions financières !

 

Il faut ici rappeler que les socialistes ont régulièrement déposé et défendu des amendements à l'Assemblée Nationale proposant cette mesure. Jamais ni Borloo ni l'un de ses amis ne les a votés !

 

Les socialistes ont aussi régulièrement déposé et défendu des amendements demandant à plafonner les salaires des dirigeants à 20 fois le salaire le plus faible dans leur entreprise ! Jamais ni Borloo ni l'un de ses amis ne les a votés !

 

Les socialistes ont déposé et défendu des amendements visant à réformer la fiscalité notamment en supprimant certaines niches fiscales, véritables scandales au service des nantis ! Jamais ni Borloo ni l'un de ses amis ne les a votés !

 

A la veille des élections présidentielles, il est facile de faire le coucou et de se saisir des propositions des autres.

 

Ayant personnellement passé du temps dans l'hémicycle sur ces sujets, souvent de nuit, je sais combien nous avons "prêché dans le désert".

 

Les centristes, Borloo comme d'autres, auraient eu mille occasions de montrer une vraie différence avec la Droite.

 

Ne l'ayant pas fait concrètement en temps et en heure, ils n'ont aucune crédibilité à le faire aujourd'hui verbalement.

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Des ruptures nécessaires : Politique contre Finance

13 Août 2011 , Rédigé par Christian Eckert

l"Homme est un être social : Tous les penseurs, de Platon aux philosophes des lumières, nous ont appris que la dimension sociale de l'Homme est une valeur fondamentale.

Pour mieux améliorer son bien-être, combattre les difficultés, tendre vers le bonheur, voire assurer sa survie, individuelle ou collective, il a la faculté de se constituer en sociétés, aujourd'hui devenues les démocraties que l'on connait, après avoir eu la forme de familles, de clans, de tribus, de monarchies ou d'autres ensembles ayant évolué au fil du temps.

 

Dire cela c'est enfoncer une porte ouverte...

 

Et pourtant, devant les turbulences du moment, le retour à des idées simples est indispensable. La "Politique", c'est l'administration de l'Etat, au profit de l'intérêt général, dont Rousseau nous a appris qu'il est autre que la somme des intérêts particuliers. Le rôle de la "Représentation Nationale" est de fixer les objectifs collectifs au service des citoyens, de déterminer les moyens de les atteindre, de définir les règles communes dont le respect par tous permet à chacun une vie meilleure.

 

Aujourd'hui, il semblerait que notre seule ambition collective soit de faire marcher l'Economie, d'assurer la Croissance, d'être Compétitif...

 

Mais au profit de qui ? Au service de quels intérêts ? Avec quelle répartition des richesses créées ?

 

Nos économies piétinent la Planète. Les salariés subissent le nivellement par le bas de leur condition. Les inégalités se creusent.

 

La vraie question à nous poser collectivement est de savoir si la finance sert les Etats ou si les Etats servent la finance.

 

Nicolas Sarkozy a clairement répondu : tous ses actes ont consisté

 

- à privilégier un cercle dont on ne sait plus s'il le fait roi ou s'il le fait serviteur,

- à réduire le rôle de l'Etat,

- à aider le secteur privé à transformer les services à la population en pompes à fric pour les actionnaires.

 

La Gauche et les socialistes doivent être audacieux : il faudra courageusement affronter ce monde de l'argent et redonner sens à la Politique. Le suffrage populaire donne aux élus la légitimité

 

- d'interdire les pratiques scandaleuses des spéculateurs,

- d'instaurer la fiscalité juste et responsable qui a disparu,

- de retrouver de vrais services publics où modernité peut se conjuguer avec disponibilité,

- de mettre en place des pratiques respectueuses de l'environnement,

- de ne soutenir l'économie qu'au service du progrès.

 

Ce suffrage populaire, il appartient à chacune et à chacun de l'utiliser. Dès les Primaies du PS, et bien sûr en 2012.

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Suggestion au Président : une règle d'or élargie !

4 Août 2011 , Rédigé par Christian Eckert

Nicolas Sarkozy devrait modifier sa proposition de règle d'or : faisons lui quelques propositions à inscrire dans la Constitution française et dans les traités Européens :

 

 - Interdire aux bourses de baisser sans raison... et de monter sans raison...

 

- Interdire aux agences de notation de dégrader les notes des Etats de la zône Euro.

 

- Interdire aux banques de spéculer sur les dettes des Etats et en particulier de les "fourguer" à la B.C.E. contre des dettes plus sûres.

 

- Interdire à un Président de la République de dire que "plus rien ne sera comme avant" et de laisser les rênes aux financiers.

 

- Interdire à nos gouvernements de convertir les dettes privées douteuses en dettes publiques pour les faire supporter par les contribuables.

 

 

Si Nicolas Sarkozy inscrit cela dans sa règle d'or plutôt que des engagements qu'il n'a jamais respectés, je la voterai au Congrès !

 

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Chrisitne Lagarde : les pieds dans le Tapie !

4 Août 2011 , Rédigé par Christian Eckert

Début avril 2008, j'avais saisi avec huit autres collègues députés socialistes le Procureur Général pour lui demander de poursuivre la Ministre Lagarde dans le cadre de l'affaire Tapie.

 

Celle-ci avait menacé de nous poursuivre devant les tribunaux : Elle ne l'a bien sûr jamais fait, car au contraire, le Procureur avait prolongé notre demande en saisissant la commission des requètes de la Cour de Justice de la République (CJR).

 

Aujourd'hui, une nouvelle étape est franchie puisque la commission des requètes vient de décider l'ouverture d'une enquète à l'encontre de Mme Lagarde, devenue entre-temps Directrice du FMI.

 

Dans cette affaire complexe, je soutiens que :

 

- des faux procès verbaux ont été dressés.

- une procédure inadaptée et interdite à l'Etat a été choisie par Mme Lagarde.

- un recours aurait pu être exercé par la Ministre et des motifs sérieux lui ont été suggérés.

- L'Etat a seul encaissé les pertes et Mme Lagarde a permis au Crédit Lyonnais de ne pas verser les 12 Millions d'Euros de participation qu'il avait promis.

- Bernard Tapie a bel et bien obtenu 45 Millions d'Euros au titre de préjudice moral, non imposables, en plus des autres sommes énormes que trois "arbitres" lui ont accordées !

 

Certes, Mme Lagarde a peut être été "conseillée" par l'Elysée, mais elle n'ignorait aucune des fautes commises sous ses ordres.

 

Comment peut-elle rester à la tête du FMI en se proclamant sereine et innocente ?

 

Combien faudra-t-il de scandales financiers pour que ces réseaux mélangeant argent, fraude fiscales et conflits d'intérêts, soient jetés en dehors du pouvoir démocratique ?

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