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Départementales en Meurthe-et-Moselle, ma position ici et là...

31 Mars 2015 , Rédigé par Christian Eckert

Les résultats des élections départementales sont aujourd’hui connus. Ils donnent lieu à bien des analyses et des commentaires. Tout le monde commente à la fois les causes et les conséquences de l’expression des électeurs. La politique étant au cœur de ma vie depuis très longtemps, j’ai aussi ma part de commentaires à apporter, sans prétention et avec l’humilité qui convient, tant il est difficile de raisonner sur des moyennes, issues de comportements individuels couverts par le secret de l’isoloir ou de territoires dont la diversité vient de leur situation économique ou de leur histoire politique et sociologique.

J’ai néanmoins une certitude, c’est de constater que les résultats du second tour confirment ceux du premier que j’exprimais il y a une semaine:

Sur le plan national d’abord, c’est la confirmation d’une large victoire de la Droite UMP/UDI. Elle va même diriger un peu plus de conseils départementaux que la Gauche n’en dirigeait jusqu’alors. Le Front National continue sa progression, mais la mécanique bien connue du scrutin majoritaire – plus d’ailleurs que le front républicain d’ailleurs inégalement constitué - ne lui donne que peu d’élus.

Sur le plan départemental encore, notre satisfaction est de conserver en Meurthe et Moselle 14 cantons à gauche sur 23, et donc une belle majorité qui poursuivra autour de Mathieu Klein le travail de solidarité mis en place par Michel Dinet. Le premier tour le laissait présager. Le Parti socialiste a aussi, de façon responsable, retiré des candidats pour éviter des triangulaires qui auraient profité au Front National.

Dans le Pays Haut ensuite, la Droite UMP/UDI n’a pas à pavoiser. Elle était éliminée dès le premier tour partout. La Gauche (le PS à Longwy et le Front de Gauche partout ailleurs) remporte tous les duels avec le Front National. Comme au premier tour, l’abstention reste bien plus forte que la moyenne nationale. Le vote blanc et nul est important (autour de 10% des votants). Mais le Pays Haut prend une large part dans la victoire annoncée de Mathieu Klein.

Plus localement enfin, dans le canton du Pays de Briey où j’ai été élu local, les candidats du Front de Gauche l’emportent avec 53,8% des suffrages exprimés. Je m’en réjouis et rend hommage aux vainqueurs. Mais c’est nettement moins que dans les autres cantons (65% dans celui de Villerupt, 64% dans celui de Longwy, 58% dans ceux de Mont Saint Martin et d’Homécourt). A juste titre, les résultats de certaines communes interpellent : A Trieux, dont j’ai dirigé le conseil municipal de 1987 à 2014, le Front National l’emporte avec 53,5% des voix. Cela me déçoit et m’interroge. Mais c’est aussi le cas d’ailleurs dans 22 communes des 39 du canton, avec des scores supérieurs dans 16 d’entre-elles. J’observe par ailleurs que dans la commune où Monsieur Corzani est Maire, son binôme recueille 58% des voix. Dans des configurations semblables, Serge De Carli et Annie Silvestri en font 75%, Alain Casoni 67%, Christian Ariès et Jean Pierre Minella 65%. Chacun aura son explication, mais je dois y prendre ma part de responsabilité.

Tout d’abord, durant la campagne électorale, trois binômes sur quatre ont concentré leurs critiques sur le Gouvernement auquel j’appartiens. Les candidats du Front de Gauche n’ont pas été les plus nuancés, et pas seulement sur des thèmes politiques... En prévision du deuxième tour, dont la configuration était somme toute prévisible, moins de démagogie et un peu de retenue auraient préparé un rassemblement plus large. Dans la passé, Daniel Matergia comme moi auparavant, avions laissé le candidat communiste seul au second tour dans l’ancien Canton d’Audun Le Roman, même si notre victoire au second tour dans un duel à Gauche y était largement possible et que ces décisions responsables ont souvent lassé nos partisans.

Mais j’entends aussi les commentaires sur mon absence relative de la vie locale et le sentiment d’éloignement voire d’abandon qu’il peut nourrir :

Je pourrais y répondre en évoquant bien des dossiers où « la patte » du Secrétaire d’Etat a pu jouer un rôle aussi discret qu’important (soutien à des entreprises ou à des projets de territoire, pacte Lorraine ou contrats de projets, coopération avec le Luxembourg…), mais ceci n’est pas suffisant.

Il faut être clair et cohérent. J’avais annoncé lors des municipales de 2014 (où ma liste était seule en piste), que je n’occuperai le poste de Maire que jusqu’aux législatives de 2017. Mon entrée au Gouvernement a précipité les choses.

Le cumul des mandats est dénoncé par tous la grande majorité des français, mais reste en fait pratiqué très largement par bien de ceux qui viennent d’être élus…

Le poste de Secrétaire d’Etat au Budget que j’occupe depuis quasiment un an jour pour jour, est sans doute l’un des plus exposés et des plus chronophages de tous : J’ai passé des jours et des nuits au Parlement pour défendre les nombreuses lois de finances votées depuis avril 2014. Au moment où les questions budgétaires et fiscales prennent de plus en plus de place à Bruxelles et en France, chacun peut imaginer les innombrables réunions de travail avec mon cabinet, mon administration, les différents acteurs publics, mes collègues Ministres, le Premier Ministre, le Président de la République…

Je le fais avec honneur et bonheur, l’ai accepté en connaissance de cause après l’avoir sans doute inconsciemment souhaité. Je ne le fais pas seul, et dispose autour de moi de collaborateurs rodés et efficaces et d'un environnement attentionné.

Mais cela me prends tout simplement l’intégralité de mon temps, et ne me permets pas d’envisager beaucoup plus de « présence locale ». Cela ne durera qu’un temps, peut s’interrompre aussi vite que cela a commencé. Je reste un observateur attentif de bien des sujets locaux : le devenir de l’intercommunalité, des collèges du secteur, des difficultés de nos associations, de nos collectivités, de nos entreprises et de nos concitoyens…

Pour l’heure, je me consacre à mon travail de Secrétaire d’Etat, sans prétention et avec conscience que vie locale et nationale sont entremêlées mais pas forcément simultanément pour moi.

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Elections départementales dans le Nord de la Meurthe et Moselle

23 Mars 2015 , Rédigé par Christian Eckert

Les élections départementales viennent de livrer leur verdict du premier tour dans la 3° circonscription de Meurthe et Moselle, dont j'ai été le député de 2007 à 2014.

Essayons d’abord d’en tirer quelques analyses avec le maximum d’objectivité, exercice toujours difficile lorsqu’on est soi-même engagé dans la vie politique.

Le premier élément incontestable concerne la participation au scrutin. Pour les quatre cantons de notre sixième circonscription (Longwy 35,2%, Mont-Saint-Martin 42,1%, Villerupt 40,8% et Pays de Briey 42,4%), elle est très largement inférieure à la moyenne de Meurthe et Moselle (48,2%) et à la moyenne nationale (50,2%). Ce n’est pas la première fois, et il faut s’interroger. Ce phénomène est souvent constaté dans les zones frontalières, particulièrement là où les travailleurs frontaliers sont nombreux et pourraient se montrer moins sensibles aux politiques locales voire nationales. Le même phénomène est d'ailleurs observé dans les cantons frontaliers de Thionville, Yutz et Algrange.

Le second constat est aussi factuel. La droite institutionnelle est partout éliminée. Elle n’aura aucun élu dans le Nord du département. Elle en avait un seul dans l’ancien canton de Longuyon. Observons néanmoins que son éviction dès le premier tour à Longwy est sans doute la conséquence de la présence de deux candidatures concurrentes. La droite classique n’a donc pas de quoi se réjouir de ses résultats dans notre circonscription.

Il convient aussi de noter que les candidats du Front National se qualifient partout pour le second tour. Ils arrivent même en tête dans le Pays de Briey (entre autres à Briey, Piennes, Trieux, Mercy le Bas) avec 35% des suffrages (comme dans le canton voisin de Jarny avec 32,1%). Ce phénomène déjà connu ailleurs gagne notre territoire de façon inquiétante pour ceux qui, comme moi, considèrent que les idées et les propositions de ce parti flattent les plus bas instincts de l’Homme.

Le Front de Gauche (ou apparentés) se qualifie dans trois des quatre cantons, est nettement en tête à Villerupt et Mont-Saint-Martin et est éliminé à Longwy. C’est un résultat conforme à son implantation antérieure dans ce type d’élection. Il avait 5 élus parmi les 7 sortants (1 socialiste et un divers-droite). Il pourrait, avec le nouveau mode de scrutin, en avoir 6 sur 8. C’est incontestablement un bon score. Le soutien objectif du Maire de Briey dans le Pays de Briey voire au-delà y a contribué, mais cela n’est pas le seul élément.

Le Parti Socialiste, absent dans le canton de Mont-Saint-Martin, ne réalise pas un bon résultat dans le reste de la circonscription. Si Sylvie Balon et Christian Ariès sont arrivés assez largement en tête à Longwy, nos autres candidats ne se qualifient pas pour le second tour. La notoriété des sortants, leurs soutiens locaux et surtout le poids de la difficile politique du Gouvernement auquel j’appartiens ont été autant de handicaps qui relativisent cet échec et donnent plus de valeur au bon score obtenu à Longwy. Merci à nos candidats sur Villerupt et Briey de s'être bien battus et d'avoir posé des bases pour l'avenir.

Ces constats, qui ne manqueront pas d’être commentés et sur-interprétés (une phrase, un mot… sortis du contexte peuvent toujours faire bondir), me semblent être assez factuels.

Moins factuels et plus subjectifs sont les enseignements que l’on peut en tirer :

Le score de mon Parti à ces élections impose de ma part une implication plus forte sur le territoire. Même pris par mes fonctions actuelles, je dois néanmoins, avec mes amis élus sur la circonscription, avoir une expression et une présence plus régulières (Au passage j’indique que les rumeurs qui me parviennent de partout sur mon départ de la circonscription et la mise en vente de ma maison sont pure invention !). Sur l’intercommunalité en devenir, sur l’explication de nos politiques nationales, sur l’écoute et le soutien aux projets, il faut que chacun puisse percevoir la différence des socialistes.

Au-delà de ma personne - qui reste secondaire - il faudra bien faire le constat de l’absence de politique alternative crédible et durable. Certes le Front National surfe sur la vague d’une sortie de l’Euro, d’un refus de l’Europe et d’un repli identitaire anti-assistanat appuyé sur l’exclusion qui dévasteraient nombre de ses électeurs qui ne s’en rendent pas compte. Le Front de Gauche croit à une politique de relance qui ne tient pas compte des marges budgétaires inexistantes. Mais ce débat mérite d’être approfondi et tranché. Le Gouvernement de notre Pays l’assume, sans remettre en cause les solidarités héritées de l’histoire sociale. J’en fais partie. La droite classique se cherche et reste dans la critique populiste quand elle ne court pas derrière le Front National.

Et puisqu’il s’agit d’élections départementales, notre département doit et peut rester à Gauche dimanche prochain. Il a été présidé pendant plus depuis 1998 par Michel Dinet, qui a su mettre en œuvre bien des politiques solidaires des hommes et des territoires. Mathieu Klein, qui a pris le relais, peut et doit en rester l’animateur. Les élus Front de Gauche feront, comme ils l’ont toujours fait dans les moments décisifs, le choix de l’union à Gauche. L’élection de candidats du Front National doit être évitée à tout prix. Il y a donc toutes les raisons pour que dimanche prochain, nous nous mobilisions dans les quatre cantons. Il faudra évidemment voter pour les candidats qui restent en lice contre le Front National (Socialistes ou Front de Gauche) et qui prennent l’engagement de rejoindre la majorité départementale de Mathieu Klein.

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Voter, c'est choisir des valeurs !

19 Mars 2015 , Rédigé par Christian Eckert

Dimanche, il y aura des élections départementales. Comme souvent, le débat est animé pour savoir si ces élections conservent un caractère local ou si elles constituent un test pour ou contre le Gouvernement.

Pour ma part, peu m’importe. Mon parti est en situation de gouverner la France comme la Meurthe-et-Moselle. De plus, ma conception de la démocratie - et cela n’a rien d’original – me fait considérer que toutes les élections sont importantes. En se présentant comme candidat, ou pour le moins en exprimant son avis par un vote, chaque citoyen acquiert le droit à la critique, dans le sens large du mot. Ignorer voire mépriser les élections, quelle que soit leur nature, est une façon de nier son appartenance à une communauté humaine et condamne au silence.

Les résultats des élections précédentes, les sondages même avec les réserves d’usage, les rencontres et le dialogue avec les habitants, montrent un vrai risque d’installation durable du Front National dans notre paysage politique. Si par le passé le vote Frontiste a souvent été la conséquence d’un rejet des forces politiques en place, on constate aujourd’hui un vote d’adhésion plus profond et à vrai dire plus inquiétant. Nul ne peut contester les thèses d’exclusion développées par ce parti. Il suffit d’écouter les propos des candidats ou des leaders, pour remarquer que les discours flattent les plus bas instincts : exclusion, rejet de l’autre, populisme, nationalisme exacerbé…. Le plus choquant est que ces sentiments, contre-lesquels chacune et chacun a pu lutter, sont aujourd’hui exprimés ouvertement. Comme si l’histoire n’était pas une leçon. Comme si la terre industrielle de Lorraine n’avait pas été une terre d’accueil et d’intégration. Comme si, j’ose le dire, l’éducation chrétienne de beaucoup avait été vaine. Comme si la dureté de certains moments de nos vie n’exigeait pas la solidarité naturelle entre des êtres humains que chacun considère être nés libres et égaux en droit.

Pour ces raisons, Manuel Vals a eu raison de mettre le débat sur ce terrain, car ce sera la principale lecture des résultats de l’élection.

Résister à ces tentations de repli sur soi, c’est aussi être courageux et assumer des principes forts :

La solidarité en premier. La société est d’abord fondée sur les solidarités qu’elle permet. Chômage, maladie, handicap, difficultés à se loger, charges familiales, pauvreté, retraite sont autant de thématiques que notre modèle social forgé au fil de notre histoire aide à affronter. Plutôt que de s’indigner des abus très minoritaires - et qu’il convient d’éliminer - pourquoi ne pas se réjouir que dans notre pays, les aides existantes facilitent la gestion des situations difficiles. Les prestations sociales sont toujours considérées comme un droit quand elles bénéficient à nous même, à notre entourage familial ou à nos amis. On les estime même insuffisantes. A l’inverse, on parle volontiers d’assistanat lorsqu’elles s’adressent à des gens qui, sans qu’ils ne l’aient choisi, sont différents de nous.

Le respect ensuite. Liberté de croire ou de ne pas croire. Liberté de pratiquer ou de ne pas le faire. Liberté d’expression qu’elle soit politique, syndicale ou religieuse. Notre qualité d’être humain nous fait prendre conscience de la richesse qu’apporte notre diversité. Les croisements d’espèces, en agriculture, donnent souvent les plus belles plantes ! L’homme ne se distingue-t-il pas de l’animal par sa capacité à accepter les différences ? L’étude des civilisations montre que chacune d’entre-elles apporte son lot de richesses. Le respect des différences est sûrement un autre pilier de nos sociétés.

La justice enfin. Elle peut prendre un sens différent pour chacun de nous. Notre constitution prévoit que les contributions de chacun aux charges publiques doivent tenir compte de leur capacité contributive. Cela a conduit notre majorité à accentuer la progressivité de l’impôt. Assumer que les moins favorisés puissent échapper à l’impôt sur le revenu en s’appuyant sur celui des autres, c’est bien une valeur de gauche. La difficulté commence lorsque tous revendiquent leur appartenance à la classe défavorisée…

Sortir de l’Euro et faire ainsi exploser la dette, renoncer à la politique agricole commune qui soutient l’agriculture, mettre fin à la protection sociale, c’est le programme du FN.

La droite n’a ni projet national, ni projet départemental.

Dans un environnement difficile, les socialistes sont attachés à des valeurs. Ils ne cherchent pas la facilité, et refusent la démagogie.

Chacun a une voix. Chacun peut l’utiliser. Après, il sera trop tard.

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Respecter et relativiser la presse....

7 Mars 2015 , Rédigé par Christian Eckert

Membre du Gouvernement, j'ai fait le choix de m'exprimer assez peu, et encore moins sur ce blog. Lorsque je le fais, je le fais toujours moi-même. Cela me prend du temps, ce dernier m'étant depuis avril 2014 assez rare....

Cela peut néanmoins être utile, voire nécessaire, pour redresser quelques contrevérités. Le silence pourrait passer pour de la validation voire de l'approbation, à ce qui peut être dit ou écrit ici ou là. Mais il est des limites que je ne laisserai pas franchir sans réaction.

Hier vendredi, Michel Sapin, le Ministre dont je suis le Secrétaire d'Etat, me tend le journal "Libération" et me dit avec un sourire complice : "Alors, Christian, tu me caches des choses ?"

Craignant d'avoir gaffé en dévoilant un secret d'Etat, je me penche avec angoisse sur la page 4 dudit journal et prend connaissance d'un article destiné à minimiser (voire ridiculiser) par avance, les annonces que le Premier Ministre doit faire l'après-midi même, sur les mesures destinées à relancer les politiques sociales, éducatives et d'aménagement des quartiers suite aux événements de janvier.

Les deux journalistes, pour prouver la fiabilité de leurs informations portant sur des annonces intervenant bien plus tard que la parution de leur papier, font référence à des arbitrages rendus à Matignon mercredi soir, lors d'un dîner où les ministres initialement concernés se seraient retrouvés ensuite consternés en voyant débarquer Michel Sapin et Christian Eckert, les Ministres de Bercy, histoire de leur faire comprendre que la disette, rigueur ou austérité budgétaire - chacun choisira -, réduirait à peau de chagrin leurs demandes de moyens supplémentaires....

Il se trouve que ce mercredi là, à l'heure où ces journalistes me décrivent en gardien impitoyable des cordons d'une bourse aussi plate que notre cœur serait sec, j'étais dans un TGV qui me ramenait de Nantes après une demi journée de travail sur le RSI et la politique immobilière de l'Etat.

Michel Sapin, lui, luttait à sa façon ! Pas contre nos collègues aux velléités dispendieuses qui tentaient de soutirer des subsides à ces pingres Ministres de Bercy, mais contre un mélange de grippe et d'angine ! Tant pis je cafte : il était au lit avec une grosse tisane et beaucoup de médicaments. Pour l'avoir côtoyé la semaine durant, certes en respectant une distance de sécurité, j'atteste sur l'honneur de l'effet continu des microbes ou virus qui justifiait pleinement son choix (contraint) de garder la chambre mercredi soir !

Michel Sapin et moi avons ri d'abord, mais j'ai suggéré à mon attachée de presse de demander quelques explications... Elle m'a dit que le journal était embarrassé, ne comprenait pas... qu'ils cherchaient un moyen de corriger les choses... J'attends toujours ou plutôt je n'attends rien... Ce n'est pas la première fois.

Ceci pour dire avec autant d'humour que de colère, que la Presse n'est pas toujours rigoureuse. Le constater sur ce type de fait ne saurait constituer un manque de respect ou une remise en cause de son indépendance. Chez moi, c'est un principe.

La difficulté, c'est que nos concitoyens ont cru ce qu'ils ont lu, en vertu du vieil adage : "C'est dans le journal, donc c'est vrai !"

Vérifier les faits, surtout lorsqu'on prétend leur donner un sens politique, c'est une règle que les vrais journalistes connaissent et pratiquent.

Le Premier Ministre a annoncé les mesures dans l'après-midi, en présence des Ministres rassurés par l'absence prolongée des deux "poches-cousues" de Bercy.

Tant pis je re-cafte : Michel Sapin et moi n'avons pas été sommés de ne pas venir pour donner raison aux deux plumitifs de "Libération". Nous accompagnions, comme prévu depuis quelque temps, le Président de la République au Grand Duché de Luxembourg. N'y avait-t-il pas là aussi matière à travailler sur quelques sujets concernant la fiscalité, le secret bancaire, l'échange automatique d'informations, la lutte contre l'optimisation fiscale agressive des entreprises ?

Ces questions ont fait l'objet de nombreux échanges, sans excès mais sans concession tout au long de la journée.

Ce qui n'a d'ailleurs pas empêché un journaliste commentant cette visite de considérer que le Président avait soigneusement éludé ces sujets... Sans doute que ce journaliste considère que 12 heures passées en Luxembourg pouvaient gommer d'un coup des années de pratiques. J'ai mesuré les évolutions déjà intervenues. J'ai entendu les engagements pris et les calendriers annoncés. A nous d'en être les garants, quitte à (re)mettre (collectivement) la pression si nécessaire.

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