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L'économie ne peut se passer ni des entrepreneurs, ni des salariés...

30 Août 2013 , Rédigé par Christian Eckert

L'économie est-elle une science ?

 

Jeune étudiant déjà je me posais cette question. Matheux d'une génération très cartésienne, j'ai eu tendance à en douter. Ce doute est toujours le mien, même si ce propos se veut volontairement provocateur !

 

Je dois dire que la difficulté de trouver des règles incontestables dans cet univers économique mouvant et instable suivant les époques ou les pays, m'est beaucoup moins familière que la rigueur des Mathématiques, où les règles ne sont finalement que clairement validées qu'à l'aune des postulats initiaux, seules variables d'une théorie à l'autre...

 

Ce moment de philosophie des sciences et de cabotinage personnel étant clos, ma réflexion du jour porte sur des choses qui peuvent sans doute faire consensus tout en nous faisant réfléchir : Je ne supporte plus cette propention des uns à ne considérer que seules les Entreprises ou les Entrepreneurs seraient les seuls créateurs d'emplois et de richesses ou celle des autres à ne considérer que seuls les modestes Salariés doivent bénéficier des fruits de la valeur ajoutée qu'ils créent.

 

Il est vrai que la structure des entreprises a changé. Elles sont plus nombreuses et comptent individuellement beaucoup moins de salariés. Les énormes entreprises employeuses ayant fait exploser l'économie au siècle dernier - rappelons que je suis lorrain - ont été remplacées par des myriades de petites structures, que ce soit dans les services ou dans la nouvelle économie. L'exemple extrème de l'auto-entrepreneur étant l'aboutissement final de la quasi disparition de l'entreprise pour en revenir presque à la notion de tâcheron... (Là encore un peu pour provoquer...)

 

Toujours est-il que l'économie sans entreprises est inenvisageable, tout comme un monde d'entreprises sans salariés ne peut se concevoir. Opposer les deux devient donc stupide et suicidaire.

 

D'aucun diront que le dialogue social est là pour répondre à cette difficulté. Cela pourrait être le cas si les organisations syndicales des salariés étaient plus fortes. L'évolution de la taille des entreprises et quelques dogmatismes ou surenchères clientélistes ont contribué à leur trop faible représentativité. De même, le corporatisme peu partageux des organisations patronales a finalement rendu leur image si caricaturale qu'elles en deviennent de moins en moins crédibles. La récente université d'été du MEDEF en est un exemple patent.

 

Les débats budgétaires en cours ou à venir n'échappent pas à ces clivages :

 

Le distingo un peu individualiste que l'on nous pousse à faire entre la fiscalité "ménages" et la fiscalité "entreprises" a-t-elle encore un sens lorsque l'on sait que le pouvoir d'achat soutient la croissance (surtout en France), qui elle même donne du pouvoir d'achat. Il en est de même de la dépense publique qui soutient l'investissement et l'activité, pendant que cette même dépense publique ne peut être couverte que par des recettes fiscales, sauf à augmenter indéfiniment la dette, ce que plus personne n'imagine...

 

Tout est dans tout, et réciproquement, mais le dosage et le pilotage doivent être très fins et tenir compte d'éléments essentiels qui se nomment dialogue, respect et justice.

 

Le Gouvernement de Jean Marc Ayrault s'y emploie :

 

- Par le dialogue, il développe la relation entreprises, salariés et Etat. L'accord social sur la flexibilité du travail et les décisions sur les retraites (une fois éliminées les postures "obligées") en sont deux marqueurs.

 

- Par le respect de tous les partenaires, il impose le respect de ses choix. Quelques allers-retours sur les plus values immobilières ou mobilières par exemple, ont démontré son écoûte et sa réactivité.

 

- Pour avoir, sur la fiscalité remis plus de progressivité, ou sur la protection sociale donné des garanties aux plus fragiles, il a su faire progresser vers plus de justice dans la répartition des efforts nécessaires au redressement des comptes publics.

 

L'unité de notre Pays dans toutes ses composantes n'est pas une utopie. Elle est sans doute plus forte en Allemagne que chez nous. N'est ce pas aussi une des clés de leur performance économique ?

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Retraites : éviter les caricatures !

28 Août 2013 , Rédigé par Christian Eckert

La une du mon quotidien régional de ce matin m'a quelque peu irrité. Un député socialiste pourrait sans doute être accusé de manquer d'objectivité, mais il me semble que la presse parfois ne rend pas service à l'intérêt général lorsqu'elle va systématiquement dans la caricature et dans le sens du poil de ceux (de moins en moins nombreux) qui la lisent.

 

Cette première page (dont on sait que le titre influence grandement l'opinion du lecteur) étalait en gras : " Retraites : Tout augmente ! ".

 

Régulièrement, ce même quotidien a l'habitude de demander - et il a raison - dans ses éditoriaux des réformes structurelles pour inscrire dans la durée le redressement des finances publiques. La Gauche s'est souvent vu reprocher de ne pas aborder sur le fond la question des retraites. Voilà qui est fait !

 

Quant à conclure que tout augmente, c'est largement caricatural.

 

Ce qui augmente incontestablement, c'est la durée de vie en général et la proportion de retraités par rapport aux actifs ! Ne pas en tirer des conclusions serait une faute.

 

Beaucoup - et la presse en particulier - avaient à tort annoncé le pire et se trouvent aujourd'hui démentis par les annonces du Premier Ministre.

 


 

Ainsi, contrairement aux contre-vérités répandues ici ou là pour inquiéter les français, il n'y aura :

 

-  PAS de remise en cause du système par répartition du régime des retraites en France, assis sur la solidarité intergénérationnelle.

 

- PAS de remise en cause de l'âge légal du droit à la retraite.

 

- PAS d'augmentation de la CSG, ni générale, ni pour les actuels retraités bénéficiant d'une CSG réduite.

 

- PAS de remise en cause de l'abattement de 10% pour les retraités dans le calcul de l'impôt sur le revenu.

 

- PAS de désindexation (donc de baisse) des pensions et des retraites.

 

En revanche, même si cela est encore occulté par les autres sujets, dans un souci de justice notamment pour les femmes et certains salariés fragiles, il y aura :

 

- une VRAIE prise en compte de la pénibilité qui permettra de valider des trimestres supplémentaires et donc de partir plus tôt.

 

- la prise en compte INTEGRALE des trimestres de grossesse.

 

- la prise en compte ENFIN des trimestres cotisés au titre de l'apprentissage.

 

- la prise en compte FACILITEE du rachat des années d'études supérieures.

 

- une validation REELLE des trimestres travaillés pour les petits temps partiels

 

- une VALIDATION des périodes de formations professionnelle et des périodes de chômage non indemnisées.

 

- une NOUVELLE amélioration de la prise en compte de certaines périodes pour les carrières longues (maternité et chômage).

 

- une REVISION des conditions et minima des pensions agricoles, y compris pour les conjoints et aides familiaux.

 

- une AMELIORATION du cas des petites pension, des polypensionnés et des travailleurs handicapés et des aidants familiaux.

 


 

Pour réaliser cela et assurer les équilibres financiers, quatre dispositions qui couteront des efforts :

 

- un allongement (à raison d'un trimestre tous les 3 ans) seulement à partir de 2020, et jusqu'à 2035 de la durée minimale de cotisation pour arriver au taux plein.

 

- Une augmentation modérée et progressive des cotisations retraites pour tous les cotisants, égale pour les employeurs et les salariés, de 0.15% en 2014 et de 0.05% par an jusqu'à attendre 0.3%. Pour un salarié payé au SMIC, cela représente à terme moins de 5 Euros par mois.

 

- Un assujettissement à l'impôt de la majoration de 10% pour les retraités ayant élevés au moins trois enfants. Les retraités modestes ne seront pas touchés par cette mesure.

 

- Un report d'avril à octobre des la revalorisation des pensions, qui bien sûr resteront indexées sur l'inflation.

 

TOUTES CES MESURES SONT CONSULTABLES DANS LE DOSSIER EN LIGNE

 

ICI

 

 

Très sincèrement, le travail de concertation et d'écoûte de Jean Marc Ayrault et du Gouvernement doit être vu dans sa globalité, et présente la mise en oeuvre de valeurs de Gauche inspirées par la justice et la responsabilité.

 


 


 


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Budget 2014 : des principes de vérité...

27 Août 2013 , Rédigé par Christian Eckert

Les vacances sont bel et bien finies. De retour à Paris dès ce mardi, j'aurai durant cette semaine plusieurs entretiens avec différents membres du Gouvernement, dont le Premier Ministre, pour échanger sur les grandes lignes du Projet de Budget pour 2014.

 

Les choses se dessinent progressivement, et les journalistes s'empressent de faire des annonces, alors même que bien des choix restent encore à trancher. La discussion parlementaire permettra aussi des modifications, dès lors que le Gouvernement aura transmis son projet.

 

Deux grands sujets occupent l'actualité, plus quelques autres choix importants surlesquels il nous faudra faire preuve de pédagogie, de courage politique et d'un grand sens des responsabilités.

 

La réforme des retraites est un des points central. Peu disert sur ce sujet, je me donne encore quelques jours de partage et d'écoûte avant de donner ma position. D'ores et déjà, quelques grands principes reçoivent mon soutien : la vraie prise en compte de la pénibilité, l'égalité hommes-femmes, le maintien de l'âge légal du départ, la meilleure prise en compte des périodes d'apprentissage ou de temps partiel... Reste la question des choix de financement sur lesquels plusieurs options sont ouvertes.

 

Le second sujet essentiel est cette vision unilatérale qui consiste à ne regarder que les hausses de fiscalité, et à considérer que l'amélioration des comptes publics que nous avons déjà bien amorcée, ne serait dû qu'à des impôts nouveaux qui frapperaient aveuglément tous les français.

 

Tout d'abord ce serait faire fi des diminutions de dépenses de l'Etat et de ses opérateurs, qui ont été inédits tant dans leur ampleur que dans la méthode, et qui se poursuivront en 2014. La droite ne saurait nous donner de leçons sur ce point. Les déficits qu'elle a creusés en sont les preuves irréfutables.

 

Concernant la fiscalité proprement dite, on doit ici rappeler que des baisses de fiscalité ont d'ores et déjà été faites ou annoncées, dans un ampleur non négligeable :

 

- Le Crédit d'impôts compétitivité emploi (CICE) permet aux entreprises une diminution de charges de 20 Milliards d'Euros par an et a déjà permis de mesurer une baisse du coût du travail.

 

- La TVA verra ses taux modifiés, mais si deux d'entre-eux augmenteront en 2014, le taux des produits de consommation courante passera de 5,5% à 5%.

 

- Concernant cette même TVA, le taux sur les logements sociaux et leurs petites réparations sera ramené au taux minimum de 5%.

 

- L'imposition des plus values immobilières, que la droite avait fait très fortement augmentée en bloquant le marché de l'immobilier, sera réduite dès septembre de façon considérable.

 

- L'imposition des plus values mobilières, comme annoncé suite aux assises de l'entrepreneuriat, sera simplifiée et fortement allégée.

 

Certes, ceux qui ont des revenus supérieurs à 150 000 Euros par part atteindront marginalement un taux de 45%, et les gros revenus verront le bénéfice du quotient familial plus sévèrement plafonné... Mais ce n'est que justice car l'impôt doit tenir compte des facultés contributives de chacun. Le gel du barême de l'impôt ne touchera pas ceux qui n'en payent pas (la moitié des foyers) et ne touchera pas ceux dont les revenus sont inchangés. Les réductions de niches fiscales ne toucheront que ceux qui s'y engouffraient, et épargneront par nature les foyers "ordinaires".

 

En 2007, la Droite avait imprudemment voté une funeste loi TEPA, en additionnant cadeaux fiscaux, niches fiscales, allègements de l'ISF et boucliers tristement célèbres. Les déficits et la dette ont explosés. La crise lui a imposé de revenir - à reculons et tardivement - sur quelques unes de ces mesures.

 

La Gauche prend ses responsabilités, et concilie croissance et efforts dans un équilibre difficile. Ne pas le faire et reporter sur d'autres générations les difficultés du moment serait une faute.

 


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Fiscalité environnementale : dès ce budget bien sûr...

23 Août 2013 , Rédigé par Christian Eckert

L'actualité évoque de plus en plus souvent l'instauration d'une fiscalité écologique.

Je m'en réjouis et ferait tout pour que cela se traduise dès le budget 2014. Cela correspond à mon engagement depuis longtemps :

Il y a un peu plus d'un an, j'ai participé à la conférence environnementale organisée à Paris, et ai suivi l'atelier fiscalité. J'ai plus tard été en contact avec Christian de Perthuis, chargé de faire des propositions à la suite des travaux du groupe de travail "fiscalité" issu de cette conférence.

Il y a maintenant plus de six mois, à la demande de nos collègues du groupe écologique, un débat sur la fiscalité environnementale avait été organisé dans l'hémicycle. Je m'y étais inscrit, car j'estimais que la rapporteur général du budget ne pouvait pas en être absent. Dans un hémicycle peu garni, j'avais précisé mes positions que je reprendrai un peu plus loin.

Quelques semaines plus tard, à la suite d'un travail concerté avec mes services et moi, mon collègue Jean Paul Chanteguet (Président socialiste de la Commission du Développement Durable) faisait adopter une proposition de résolution pour créer une fiscalité environnementale. Là encore, dans un hémicycle quelque peu désert, j'avais participé aux travaux.

J'ai de plus eu l'occasion d'évoquer cette question avec Bernard Cazeneuve et Jean Marc Ayrault et je crois qu'ils partagent les principes ci-dessous :

- Pour être socialement et politiquement acceptée, la fiscalité environnementale doit être progressive.
- Pour être juste, elle doit prévoir des "compensations" pour les secteurs ou les familles les plus exposées.

Il faut aussi rappeler que pour financer le CICE, le Gouvernement a prévu (et la majorité l'a approuvé) de dégager à horizon 2016 environ 3,5 Milliards de produit d'une telle fiscalité.

Je considère donc qu'il faut commencer vite (donc dès la prochaine loi de finances).

Pour arriver progressivement à un rendement significatif, il y a lieu de prévoir une contribution climat-énergie sur TOUTES les énergies. Cette contribution devra REMPLACER les taxes existantes et devra permettre, dans le temps d'aligner la fiscalité du gas-oil sur celle de l'essence.

Ces positions sont les miennes depuis longtemps, et ne constituent pas des postures de circonstances pour rabibocher les socialistes et les verts... Je me suis souvent trouvé en accord avec eux sur ces sujets, sauf avec ceux qui exigent que le produit de la fiscalité environnementale soit uniquement consacré à des dépenses dans ce seul périmètre. Une part du produit devra financer le CICE....

Bien sûr, il reste à formaliser tout cela, et à trouver le bon équilibre entre simplicité et justice. Mes lecteurs assidus auront compris que c'est pour moi un défi permanent.
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Heures supplémentaires : ne pas faire deux fois la même erreur...

22 Août 2013 , Rédigé par Christian Eckert

Nous devons, en responsabilité, réduire les déficits et dettes considérables laissés par la droite. C'est difficile, cela nécessite rigueur, volonté, constance, unité et pédagogie. C'est d'autant plus difficile que la croissance peine à s'affirmer. Si un résultat (partiel) meilleur que prévu vient d'être enregistré, il ne faut sûrement pas lui accorder une importance démesurée. Ce monde si prompt à s'emballer, doit retrouver une gestion du temps en harmonie avec les faits économiques, et non pas avec les effets médiatiques.

Pour autant la réduction des déficits doit éviter de dégrader l'emploi et les conditions sociales. Il y a maintenant à peine plus d'un an, l'Assemblée Nationale a voté la suppression de l'exonération de charges sociales et d'impôts des heures supplémentaires. Pourquoi avons nous pris cette décision : La France était le SEUL pays du monde a avoir renoncé à percevoir les impôts et charges sociales sur les revenus perçus au titre des heures supplémentaires. Avec un triple effet d'aubaine :

- L'employeur fait des économies en faisant faire des heures supplémentaires à ses salariés plutôt que d'embaucher.
- Le salarié qui faisait déjà des heures supplémentaires (dont nombre d'enseignants) paie moins d'impôts.
- Certains employeurs déclarent en Heures Supplémentaires des rémunérations qui jusque là étaient des primes.

L'Etat et les comptes sociaux ont ainsi vu leurs déficits s'accroitre de prés de 4 Milliards d'Euros... Le chômage n'a pas reculé d'un pouce, bien au contraire.

Certes, des salariés en ont profité. Mais était ce juste ?

Il fallait sortir de cette spirale tendant à gâcher de l'argent public et à aggraver le chômage. Je ne cite qu'un seul exemple : Arcelor Mittal fait faire des heures supplémentaires à Fos sur mer et à Dunkerque, aux frais de l'Etat, et se fait payer du chômage partiel en Lorraine, aux frais de l'Etat... Qui est gagnant ?

J'entends des voix souhaitant donner des signes sur le pouvoir d'achat et qui parlent de revenir sur la fin de l'exonération votée il y a un an, conformément aux engagements de campagne.

La forme et le timing surprennent. Chacun est libre de s'exprimer, mais en pleine période d'arbitrages budgétaires, le porte parole du Groupe Socialiste de l'Assemblée aurait pu lancer le débat à l'interne, plutôt que de donner là à l'opposition l'occasion de lui donner le baiser de Judas. J'entends déjà Gilles Carrez défendre des amendements en se revendiquant de l'esprit de Thierry Mandon...

Il y a d'autres signes à donner :

- payer le travail ordinaire à son juste prix, et je veux clairement parler du SMIC.
- revaloriser la prime pour l'emploi, et "retravailler" le RSA activité au bilan bien modeste.
- revenir sur le gel du barème des premières tranches de l'impôt sur le revenu.

Pour ma part, je ne soutiendrai en aucun cas le rétablissement d'exonérations qui ont contribué à l'accroissement du chômage et des inégalités sociales.
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Vacances....

7 Août 2013 , Rédigé par Christian Eckert

Bien qu'assez peu actif sur ce blog ces derniers temps, je le serai encore moins jusqu'au 26 août prochain.

 

Je ne suis pas le mieux placé pour juger si mes congés sont mérités, mais en tout cas ils seront assumés...

 

Départ ce matin pour deux grosses semaines.

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