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La droite renoncerait-elle à redresser les comptes publics ?

28 Avril 2016 , Rédigé par Christian Eckert

Hier au Sénat, je présentais avec Michel Sapin les Programme de Stabilité qui est transmis à la Commission Européenne et qui décrit notre trajectoire budgétaire pour les années à venir... Voici un compte rendu extrait de celui du Sénat :

Beaucoup de choses ayant été dites, et fort bien dites, j’adapterai donc mon propos.

D’année en année, à cette époque, les mêmes remarques sont répétées sur les mêmes bancs.

Rappelons-nous, il y a un an, l’opposition disait ne pas croire à nos prévisions macroéconomiques. Tous les adjectifs dont les dictionnaires regorgent ont servi à critiquer nos hypothèses : trafiquées, trop ambitieuses, inatteignables, irréalistes (On renchérit sur les bancs du groupe socialiste et républicain)…

La croissance prévue à 1 % était-elle trop optimiste ? Elle fut de 1,2 % !

Il y a un an encore, on disait que le niveau de l’inflation était surestimé. J’entends encore Gilles Carrez ou l’Ifrap, dire qu’il manquerait donc10 milliards d’euros de recettes de TVA : elles furent pourtant au rendez-vous ! (Mme Evelyne Yonnet applaudit).

On alertait encore sur les milliards de dépenses nouvelles imprévues qui seraient décidées à chaque discours par un président qualifié de dépensier : en matière de sécurité, de défense...

Souvenez-vous !

C’est pareil cette année : 2 milliards d’euros pour le plan emploi, 900 millions pour l’agriculture, 600 millions pour la hausse du point d’indice des fonctionnaires, 250 millions pour le fonds de transition énergétique. On arrive en effet à près de 4 milliards d’euros de dépenses nouvelles cette année, comme l’an passé.

Et comme l’an passé, ces dépenses nécessaires seront couvertes par des économies supplémentaires !

L’exécution budgétaire, avec un déficit de 3,5 %, a pour autant été meilleure que prévue en 2015, soit une amélioration de 6 Milliards d’Euros par rapport aux prévisions. (Applaudissements nourris sur les bancs du groupe socialiste et républicain).

Comment ferons-nous cette année ? La réserve de précaution a été augmentée de 1,8 milliards par le gel des crédits reportés de 2015 - c’est une première. Des crédits seront ouverts fin mai, notamment pour le ministère du travail, en procédant à des annulations. Et nous réaliserons en fin de gestion les économies nécessaires pour faire face aux aléas traditionnels.

Votre scepticisme a un air de déjà-vu.

Il y a un point cependant qui devrait vous inquiéter et qui m’inquiète, moi qui suis d’ordinaire plutôt serein et d’un naturel optimiste. : Le motif de cette inquiétude, c’est ce que je lis dans ce document (l’orateur le brandit), document issu de la journée de travail du parti «Les Républicains» consacrée à la dépense publique et à la fiscalité.

Plus précisément à sa page 17, la dernière....

Madame Keller, il y a un instant vous déclariez solennellement : « il y a urgence absolue à redresser les comptes publics ». Vous avez raison !

Mais quelles sont les prévisions de déficit public issues des préconisations de votre parti ?

Page 17, on lit : Pour 2017, 3,5 %... (Marques d’ironie sur les bancs du groupe socialiste et républicain) et pour 2018, 3,5 %... (Exclamations sur les mêmes bancs).

Autant dire un renoncement et face à cette « urgence absolue », vous préconisez de laissez filer le déficit !

Quant à la dette publique, dont certains semblent attendre avec gourmandise à ma droite qu’elle dépasse les 100 % pour pouvoir crier à la catastrophe : Toujours page 17 du document du parti "Les Républicains" : prévision pour 2019 une dette de 100,5 %... Voilà un autre renoncement ! (Mêmes mouvements ; protestations à droite)

C’est vrai, ces chiffres font froid dans le dos...

Le Gouvernement, quant à lui, s’interdit de renoncer ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et républicain).

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Programme budgétaire de l'opposition...où est le sérieux?

26 Avril 2016 , Rédigé par Christian Eckert

J'ai eu aujourd'hui l'occasion de défendre la politique budgétaire du gouvernement devant les députés. J'en ai profité pour évoquer le programme budgétaire de "Les Républicains" récemment rendu public. Morceaux choisis... :

"Après avoir passé quatre ans à disserter sur la différence entre une économie structurelle et une économie non structurelle, sur le bon niveau de la croissance potentielle ou encore sur les modalités de calcul des économies, l’opposition nous fait enfin des propositions concrètes en matière budgétaire et fiscale. Première surprise : toutes les économies proposées sont calculées par rapport à un tendanciel. Le travail de conviction mené par le Gouvernement depuis plusieurs années a donc payé : c’est un point sur lequel nous avons convaincu l’opposition et je m’en réjouis.

La deuxième surprise est une proposition beaucoup moins anecdotique : et je ne peux pas croire que les parlementaires de l’opposition puissent endosser cette proposition, eux qui, depuis 4 ans, encouragent le Gouvernement à aller chaque jour plus loin dans l’assainissement des comptes ; non je ne peux pas croire que le président de la commission des Finances ou que des parlementaires habitués à nos débats comme Hervé Mariton ou Charles de Courson pourront endosser cette proposition. Cette proposition, c’est de faire repartir le déficit public à la hausse alors qu’il baisse sans interruption depuis le début de la décennie ; c’est d’accepter qu’en 2017 et en 2018, le déficit public soit supérieur à 3 %, qu’il atteigne très exactement 3,5 %, alors que des années d’efforts nous permettent aujourd’hui d’envisager de manière crédible le retour en-dessous de 3 % en 2017. Cette proposition va même encore plus loin : c’est d’accepter que la dette publique dépasser les 100 % de la richesse nationale, très exactement 100,5 % en 2019, alors que cette dette est aujourd’hui maîtrisée et qu’elle entamera son reflux dès l’an prochain.

En un mot, le programme de l’opposition en matière budgétaire, c’est de dilapider les efforts accomplis depuis 5 ans par les Français. Et non seulement il faut dilapider mais il faut le faire vite : car ce serait dès l’été 2017 que ce trou serait creusé, sans même attendre l’automne budgétaire. Les propositions sont là et les Français jugeront : ce Gouvernement et cette majorité ont assumé leurs responsabilités dans le contexte d’une crise budgétaire majeure ; une crise avec des racines profondes car elle nous vient de trente ans d’augmentation continue de la dette publique. Nous avons fait face à nos responsabilités, nous avons demandé des efforts aux Français, nous avons pris des mesures parfois dures pour assainir nos comptes : mais tout cela n’a pas été fait en vain, car, en redressant nos finances publiques, nous reprenons notre destin en main. Cette capacité à décider de notre avenir en toute indépendance, nous l’avons aujourd’hui mais nous pourrions la perdre demain si ces propositions folles étaient mises en œuvre.

Sinon que dire d’autre de ce programme budgétaire de l’opposition ? pas grand-chose car il est désolant de banalité : - C’est d’abord la course à l’échalote des économies : nous sommes désormais à 100 milliards d’euros d’économies – par rapport à un tendanciel bien sûr. J’ai d’ailleurs regardé le détail et j’ai compté seulement 75 milliards, les rédacteurs ont peut-être gardé quelques mesures inavouables sous le boisseau.

Les mesures qui ont été rendues publiques en tout cas rappellent la différence entre la droite et la gauche : mesdames et messieurs de l’opposition, les économies, comme toujours, c’est sur l’éducation et les retraites que vous voulez les faire : ce sont nos priorités, ce sont vos économies ; - Et qu’en est-il sur le fiscal ? sur le fiscal, c’est la promesse d’une nouvelle loi TEPA : la suppression de l’ISF, la baisse des successions, la baisse de l’impôt sur le revenu des plus aisés.

Ce programme en un mot, c’est non seulement dilapider les efforts des Français mais c’est aussi revenir sur toutes les avancées sociales obtenues depuis 2012 : - nous avons fait les départs anticipés en retraites pour carrières longues, vous proposez le report de l’âge légal de la retraite ; - nous avons préservé les droits des assurés sociaux, vous proposez des déremboursements massifs ; - nous avons augmenté les minima sociaux de 10%, et vous proposez 2,8 milliards d’euros d’économies sur ces minima. Ce programme a un objectif, c’est la remise en cause de notre système de redistribution : c’est prendre à l’éducation et aux retraites pour donner à ceux qui paient l’ISF. Quant aux ouvriers, aux demandeurs d’emploi, aux étrangers auxquels vous promettez la suppression de l’AME, ils se débrouilleront bien sans l’aide de l’Etat".

Un programme que chacun doit bien évaluer !!!!

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Des échanges écoeurants sur Facebook !

17 Avril 2016 , Rédigé par Christian Eckert

Des échanges écoeurants sur Facebook !

Quand on est un homme public, on sait que ce que l’on dit, ce que l’on écrit, ce que l’on montre, y compris parfois par un simple sourire ou haussement de sourcil, est interprété, utilisé, amplifié voire déformé. C’est ainsi, et comme nous le savons, il ne tient qu’à nous de prendre garde à nos propos et attitudes.

Les journalistes sont les premiers à se livrer à cet exercice d'observation. On dira que c’est leur métier… Je pense profondément que leur liberté est un élément essentiel de notre démocratie.

Facebook est un outil que j’ai appris à utiliser avec prudence. Telle ou telle photo personnelle, tel ou tel propos familier, de mes proches, de mes amis ou de moi, ont parfois été repris, y compris dans la presse, sortis de leur contexte, en m'attribuant une image que je ne pense pas conforme à la réalité. A moi d’être vigilant.

Ce matin, je trouve sur Facebook un post du journaliste responsable de l’agence de Longwy du Républicain Lorrain, notre (seul) quotidien local : Il avait d'abord demandé à ce que l'on partage une petite annonce destinée à trouver des locataires à un logement communal d'une petite commune meusienne dont le loyer était le seul revenu... Belle intention, même si je doute du fait que le seul revenu de la commune soit ce loyer, mais là n'est pas la question...

Suit l'échange figurant en début de cet article (Capture d'écran du 17 avril au matin) qu'il a avec l'ancien député et ancien maire de Longwy..

Proprement écoeurant… Sur ces sujets, ne rien laisser passer est un devoir de chacun.

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