Europe, l'ambition fait défaut...
Malheureusement, la nouvelle est passée inaperçue... Et pourtant !
"Les Echos", journal économique sérieux et faisant référence dans le monde politico-économique, en a pourtant parlé le 30 octobre dernier. Le lien est
ici.
Chacun pourra vérifier qu'après un travail de plusieurs années, avec un budget de 89 300 Euros, un rapport de 122 pages disserte sur la taille des chasses d'eau, la forme des abattants, le nombre
d'urinoirs par pays de l'Union... Le but de ce travail essentiel est de rédiger une directive, pour mettre en place un label permettant aux usagers de savoir si l'endroit de leur soulagement est
respectueux de l'environnement. Le progrès fait rage !
Avant cela, de nombreux et sérieux travaux ont évoqué les dangers et les avantages des carottes biscornues, des concombres courbes et du diamètre optimal des choux de Bruxelles... Il semble aux
dernières nouvelles que l'idée de réglementer ces paramètres fondamentaux de notre confort quotidien ait été abandonnée. Une brise de liberté dans un vent de folie.
Car si nous avons pour l'heure échappé à la normalisation des légumes et des lieux d'aisance, nous sommes par contre bien encadrés sur des sujets importants.
Je lisais à l'instant que le Sénat venait de voter le maintien des taux de TVA réduits sur les activités des centres équestres...
Premièrement, le Sénat peut adopter sans crainte toute proposition d'amendement dans un texte ! Au final, ils votent contre le texte, qui revient donc devant
l'Assemblée Nationale dans l'Etat où il l'a quittée. Le défoulement et la démagogie sont à leur paroxisme, ce qui contribue allègrement au discrédit des
parlementaires !
Deuxièmement, un singulier attelage de deux sénateurs (Jean Vincent Placé et Chantal Juanno) cosignent cette proposition dont il faut connaître le contexte : La France a été condamnée par l'Union
Européenne pour manquement sur manquement aux règles communautaires de TVA. Le début de la procédure date de 2009 et tous les Gouvernements ont résisté le plus longtemps possible.
Maintenir cette position coûtera des dizaines de Millions d'Euros d'amende. D'autres cas similaires coutent encore quelques MILLIARDS à notre pays. C'est irresponsable de faire
voter au Parlement une proposition que chacun sait hors des règles communautaires.
Pour autant, l'exemple des centres équestres - mais on pourrait en dire autant de certains services à la personne et de
quelques autres sujets - démontre l'absurdité de certains textes et règlements communautaires.
L'Europe est technocratique, l'Europe est sans dialogue social, l'Europe est soucieuse de libre circulation de main d'oeuvre et de capitaux, l'Europe est
pourtant sans transparence bancaire ni harmonisation fiscale, bref, l'Europe reste sans ambition ni projet.
Si l'Union a su opportunément impulser en son temps un projet comme Airbus, elle est aujourd'hui incapable de fédérer ses moyens à oeuvrer sur l'énergie, sa nature, son évolution, son
stockage ou son acheminement.
Elle est incapable de choisir les options à retenir ensemble pour les infrastructures des transports de demain. La question de l'écotaxe n'aurait-elle
pas trouvé une meilleure échelle de réflexion au niveau des flux européens ?
Elle est prompte à verser des larmes devant les naufrages des boat-people et infichue de décider d'une politique coordonnée des flux migratoires.
Elle s'est formée sur les cendres de terribles conflits, pour éviter leur répétition, mais n'arrive jamais à décider de
la moindre action commune face aux extrémismes qui minent certaines régions du Monde en menaçant de s'étendre.
Je souhaite que mon Pays, que mon Parti, porte quelques uns de ces débats lors des prochaines élections Européennes, avec les valeurs humanistes qui nous caractérisent...
Ou alors, on peut essayer de normaliser les pommes de douche !