Budget 2013 voté en première lecture, la suite se précise...
21 Novembre 2012 , Rédigé par Christian Eckert
Un mois complet de travail intense s'est achevé hier par le vote en première lecture du budget 2013. Des jours (et des nuits) passées à examiner des centaines d'amendements, avec passion et quelques temps forts pas toujours agréables ( article "pigeons", palfonnements des niches outre-mer, amendement "oeuvres d'art", péréquation des fonds de péréquation des collectivités locales...).
C'est le travail législatif habituel : Trancher entre des points de vue différents, sur des sujets souvent techniques, arbitrer entre le point de vue du gouvernement et celui des députés de sa majorité... Des moments de crispation, mais aussi une grande satisfaction d'avoir fait vivre le débat au coeur des décisions structurant le budget de la Nation. En jeu la fiscalité qui met à contribution les citoyens et les entreprises, mais aussi les dépenses de l'Etat que beaucoup trouvent excessives mais que personne ne veut diminuer quand ça touche à son domaine de vie ou de prédilection.
Le tout dans un contexte difficile, tant que l'endettement fait disparaître toute marge de manoeuvre et tant que le contexte international ne donne pas non plus la croissance qui pourrait mécaniquement faire croitre les recettes. Que n'avons nous plus insisté sur la situation laissée en héritage par ceux qui aujourd'hui veulent nous donner des leçons de bonne gestion, de justice fiscale et d'équité sociale.
Si certains attendaient une révolution fiscale plus marquée, ne soyons pas trop modestes sur le travail accompli en quelques mois à peine : remise en place de l'ISF, annulation de l'augmentation de la TVA "Sarkozy", contribution des banques et assurances, rabotage sévère de la déduction des frais financiers des plus grandes entreprises pour le calcul de leur impôt, alignement au barème des dividendes et des produits financiers du capital, mise au barême de certaines plus values mobilières, augmentation des droits de succession des grosses successions, création d'une tranche d'impôt à 45% pour les gros revenus... Si ce n'est pas une révolution, c'est en tout cas une réforme profonde qui nous permet de réduire le déficit comme jamais et d'envisager une diminution inédite de la dette. Un peu de reprise économique et les effets seront rapides.
Se profile la mise en oeuvre du pacte de compétitivité, dans un timing un peu bousculé : je vais dans un quart d'heure à l'Hôtel Matignon pour en affiner le contenu et le calendrier. Le crédit d'impôts emploi et compétitivité serait examiné dans la loi de finances rectificative, déjà en cours d'examen par mes services, qui sera votée comme d'habitude fin Décembre. Quelle assiette, quels taux, quels secteurs éligibles, quelles conditions à respecter, quelles contreparties ? Encore quelques centaines d'amendements à étudier et on pourra passer aux fêtes de fin d'années.
J'espère être "sorti" de cela le 24 décembre : Noël, c'est sacré !
Pourquoi ce blog ?
Longtemps élu local et régional socialiste en Lorraine, Député 7 ans avant d'être Secrétaire d'Etat au Budget et aux comptes publics de 2014 à 2017, il m'apparait utile de partager réflexions et analyses sur la vie publique.
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