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Battre Le Pen et incarner la Gauche Responsable

26 Avril 2017 , Rédigé par Christian Eckert

Le premier tour de l’élection présidentielle a confirmé l’enracinement du Front National dans notre circonscription comme dans le pays. La droite traditionnelle est éliminée et le candidat du Parti Socialiste réalise un score historiquement bas. Jean-Luc Mélenchon fait plus que résister et Emmanuel Macron réussit plutôt à imposer son image.

Les causes de l’échec des partis traditionnels sont nombreuses et chacun doit assumer ses responsabilités. Membre du Gouvernement de François Hollande pendant 3 ans, j’en prends ma part.

Si ce quinquennat a parfois manqué de clarté, il a pourtant permis des avancées importantes. Les valeurs de gauche qui ont guidé notre action doivent plus que jamais être réaffirmées.

En 2012, la situation budgétaire était désastreuse et la crise de 2008 n’expliquait pas tout. Cela n’a pas été dit assez clairement et assez fort. Ce constat justifiait les efforts demandés durant la première moitié du quinquennat, mais cela n’a pas été suffisamment expliqué : les hausses d’impôts, le gel des salaires, des pensions et des prestations de la première moitié du quinquennat étaient la seule option pour rétablir les marges d’action suffisantes à mener enfin la politique attendue. C’est le redressement des comptes (contesté à gauche dans son principe et à droite dans sa réalité) qui a permis ensuite de mettre en œuvre la prime d’activité, d’embaucher 60 000 enseignants mieux formés, de recruter des policiers, des militaires pour assurer notre sécurité…

Le vote de ce dernier dimanche exprime clairement votre volonté d’aller plus vite et plus loin.

De ce quinquennat, il faut aussi retenir des avancées importantes dans plusieurs domaines. La retraite possible plus tôt pour les carrières longues, le droit au mariage pour tous, des progrès majeurs en matière environnementale (succès de la COP 21 qui fait de la France un pays moteur, développement des énergies renouvelables, transition énergétique, fin du tout-diesel, …), la mise en place de la garantie jeune et du service civique, la couverture maladie universelle…

Nous avons mieux armé la France pour affronter ce monde qui se transforme et qui inquiète : une Europe qui se trompe et qui ne protège pas, des pays ravagés par les fanatismes qui tuent les civils qui n’ont pas pu chercher ou trouver refuge ailleurs, une économie en pleine mutation qui oublie l’homme et le partage des richesses…

Le prochain Président devra relever ces défis.

Il n’y a désormais plus que deux choix possibles au second tour.

L’extrême droite, par son histoire, ses principes et son programme représente un danger pour notre pays, particulièrement pour nous dans le Pays-Haut. Personne ne doit oublier que la France est le pays des Droits de l’Homme. Notre territoire en particulier, s’est bâti sur la diversité des origines de ses habitants, venus de partout pour s’intégrer et construire ensemble une vie sociale riche et originale. Le Front National veut sortir de l’Euro et de l’Europe. Dans notre bassin de vie, où les frontières ont été effacées pour laisser circuler les biens et les personnes au bénéfice de tous, cela serait une catastrophe économique et sociale. Je pense au contraire que nous avons besoin de construire une Europe plus forte et plus sociale.

Dévaluer notre monnaie appauvrirait les plus fragiles et provoquerait une catastrophe économique.

L’urgence absolue est donc aujourd’hui une fois de plus de faire barrage à l’extrême droite.

Quand il n’y a que deux candidats, pour battre Le Pen il faut voter pour son adversaire.

Pour autant nous ne devons signer un chèque en blanc à personne.

Quelles que soient ses ambitions et sa volonté, le prochain Président aura besoin d’une majorité à l’Assemblée Nationale pour voter ses propositions

Si le prochain Président n’était « ni de gauche ni de droite », le futur député de notre circonscription ne sera donc ni dans sa majorité, ni dans son opposition.

Les textes utiles à l’intérêt général pourront être soutenus. D’autres, dangereux et opposés à nos valeurs devront être combattus.

Des convergences sur l’Europe, sur l’éducation, sur la sécurité et sur plusieurs sujets de politique étrangère sont possibles. A l’inverse, le financement par la CSG d’allègements d’impôts comme l’ISF pénaliserait les retraités et les fonctionnaires et ne semblent pas opportuns. Enfin, certaines nouvelles remises en cause du droit du travail ou du rôle des syndicats de salariés et d’employeurs sont inacceptables.

Pour que nos valeurs et nos engagements puissent compter, il faudra que la gauche responsable soit représentée au Parlement.

Mais l’urgence est aujourd’hui d’empêcher la candidate du Front National d’accéder à l’Elysée.

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Dotations aux collectivités : prendre un peu de hauteur !

17 Avril 2017 , Rédigé par Christian Eckert

Le débat sur les dotations de l'Etat aux collectivités territoriales est pour moi un exemple de manque de sérieux de la classe politique. Tout le monde stigmatise la dépense publique de la France (il y aurait là aussi un peu de vérités à rétablir, mais ce sera pour une autre fois !).

Environ un quart de la dépense publique en France est celle des collectivités locales (communes, intercommunalités, départements, régions...). Diminuer la dépense publique passe donc aussi par la réduction des dépenses des collectivités locales. La progression de ces dépenses a longtemps été très forte (près de 4% par an). L'Etat a donc décidé de réduire les dotations aux collectivités locales (Ces dotations sont environ un tiers de leurs recettes). Indéniablement, cela les a conduit à réduire le rythme d'augmentation de leurs dépenses (moins de 1%).

J'entends ici ou là que ce serait un étranglement et que l'asphyxie serait proche... le tableau ci-dessous est édifiant. Les dotations prennent en compte la population. Si celle-ci progresse un peu, les dotations reçues AUGMENTENT, nonobstant la diminution globale des transferts de l'Etat.

De plus, les dispositifs de péréquation sont renforcés, et les communes comme les nôtres en sont généralement bénéficiaires.

Le tableau ci-dessous est également révélateur de la principale caractéristique des dotations de l'Etat aux collectivités : leur incohérence. Comment justifier qu'à Landres, l'Etat verse 159 € par habitant, alors qu'à Tucquegnieux, c'est 235, à Joeuf 300 et à Mont-Saint-Martin 459 !

Le seul regret que j'ai est de na pas avoir convaincu mon Gouvernement que la réforme des dotations de l'Etat était plus importante que leur réduction. La droite globalement et certains nantis à gauche s'y sont opposés ! Il faudra y revenir !

Bonne lecture de ce tableau  :

 20162017EVOLUTION
COMMUNEPOP DGF 2016TOTAL DOTATIONSDot/hTOTAL DOTATIONSDot/hDELTA%
TUCQUEGNIEUX2 590 617 128 238 609 296 235 -7 832 -1,27
JOEUF6 746 2 041 101 303 2 023 553 300 -17 548 -0,86
JOUDREVILLE1 219 347 683 285 345 959 284 -1 724 -0,50
LONGUYON5 610 1 720 996 307 1 719 862 307 -1 134 -0,07
PIENNES2 547 588 609 231 588 773 231 +164 +0,03
AUBOUE2 600 819 404 315 824 007 317 +4 603 +0,56
VILLERUPT9 592 3 008 019 314 3 027 418 316 +19 399 +0,64
AUDUN LE ROMAN2 540 592 328 233 598 974 236 +6 646 +1,12
THIL1 676 364 614 218 370 128 221 +5 514 +1,51
MONT SAINT MARTIN8 099 3 599 566 444 3 719 325 459 +119 759 +3,33
LANDRES1 097 166 964 152 174 701 159 +7 737 +4,63
TRIEUX2 440 433 851 178 455 232 187 +21 381 +4,93
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Voisin du Luxembourg, une chance pour notre territoire !

3 Avril 2017 , Rédigé par Christian Eckert

Etre voisin du Luxembourg est un atout majeur pour notre territoire !

La Lorraine voit chaque jour près de 90 000 de ses habitants franchir la frontière pour travailler au Grand Duché de Luxembourg. Dans notre circonscription, plus d’un actif sur deux est un travailleur frontalier, très majoritairement au Luxembourg, même si nous avons déjà par le passé travaillé sur le dossier des frontaliers belges que je connais aussi.

 

Ce phénomène n’est pas nouveau, il s’amplifie avec le temps, même si certains annoncent périodiquement sa fin programmée.

 

Les explications en sont multiples : la prospérité du Luxembourg - c’est le pays du monde qui possède le plus fort PIB par habitant - trouve ses racines dans l’industrie minière et sidérurgique. Celle-ci reste présente mais est devenue sinon marginale, du moins résiduelle.

 

La présence de multiples institutions européennes - que le Brexit pourrait accentuer - est aussi une source d’activités très importante.

 

Mais le secteur financier est sans aucun doute aujourd’hui de loin le premier moteur de l’économie grand-ducale, autour des banques, des cabinets d’audit, des assurances, des fonds d’investissements… Le Luxembourg accueille aussi beaucoup de sièges sociaux de multinationales.

 

Le secret bancaire, la fiscalité « attrayante », les « tax-rullings » ont évidemment été à l’origine de l’exceptionnel essor de ces activités au Grand-Duché. Progressivement, certains diront trop lentement, le Grand Duché se rallie aux standards de l’OCDE, à la fin du secret bancaire, aux échanges automatiques d’informations entre administrations fiscales... Quel que soit le jugement moral et politique que l’on peut porter sur ces pratiques, le fait est là : le Luxembourg est durablement et de loin le premier employeur de notre circonscription !

 

La forte demande en emplois du Luxembourg a pour notre Pays-Haut d’énormes avantages mais provoque aussi quelques « effets secondaires » qui méritent des analyses et des réponses.

 

Le travail frontalier est une chance pour notre territoire :

 

  • - Il donne de l’emploi, et donc de la dignité à des femmes et des hommes qui, sinon, seraient socialement en situation d’exclusion.

  • - Il permet à des personnes d’avoir des salaires (souvent supérieurs aux salaires français) et ces revenus sont en grande partie dépensés en France, soutenant ainsi l’artisanat, le commerce et l’activité locale. Il génère entre autres des recettes de TVA en France.

  • - Il permet la croissance démographique dans les zones frontalières (les rares zones de Lorraine à gagner en population). En conséquence, les écoles et les services publics sont confortés, tout comme le marché de l’immobilier incluant les constructions neuves et la réhabilitation de l’habitat ancien.

     

    Le travail frontalier induit des difficultés :

     

  • - Il engendre des flux quotidiens qui saturent les axes routiers et que les transports collectifs peinent à accompagner. Les voies de chemins de fer ont été construites à une époque où on transportait du minerai de fer (voies uniques, sinueuses, à vitesse réduite…). Le réseau routier doit composer avec une urbanisation conçue quand on travaillait sur place…

  • - Il aspire la main d’œuvre qualifiée : une fois formés en France, les actifs trouvent au Luxembourg des situations (salaires et prestations familiales) qui les encouragent à passer la frontière. Les compétences quittent notre territoire national plus vite que la main d’œuvre non qualifiée.

  • - Il amplifie en France les inégalités sociales entre les habitants : pour un emploi comparable, un couple de travailleurs frontaliers a des revenus bien plus élevés que son équivalent actif en France. Il faut donc en France, dans des mêmes villes, proposer des logements, des prestations, des services différenciés suivant l’origine de la demande.

 

Certains candidats ou partis politiques préconisent la fin de l’ouverture des frontières consécutive aux accords européens ! Qui peut dans notre circonscription, imaginer un seul instant ce type de décision ? Il est important que chacune et chacun veille à intégrer lors de son vote la position de chacun des candidats et du mouvement qu’ils représentent.

 

Pour autant, les différences structurelles entre la France et le Luxembourg, en matière de droit du travail, de droit fiscal, de contributions sociales, justifient un travail de fond, tant dans les relations franco-luxembourgeoises que respectivement dans chacun de nos pays : impôts (pour les particuliers comme pour les entreprises), allocations familiales, constitutions des retraites, remboursements des soins, allocations chômage, aides à la garde des enfants, prise en charge de la dépendance… Autant de sujets qui s’ajoutent à la difficile question de la mobilité !

 

Bien sûr l’idéal consisterait à une harmonisation des règles entre pays voisins. Ce n’est pas renoncer à cette belle ambition que d’affirmer que l’expérience et le réalisme conduisent à constater que ce n’est pas pour tout de suite.

 

Pour autant, ma détermination à avancer sur ces questions, avec réalisme, pragmatisme et toujours sur des projets concrets est totale.

 

Ayant rencontré et travaillé avec de nombreux responsables luxembourgeois à tous les niveaux, je connais leur incontestable volonté de coopération comme leur ferme attachement à conserver leur spécificité.

 

Je sais aussi que le besoin de main d’œuvre au Luxembourg pourrait se reporter sur d’autres pays si nous n’arrivions pas à trouver sereinement avec lui les voies du dialogue.

 

Nul doute que la relation transfrontalière prendra une large place dans la campagne législative qui s’engage.

 

Pour ma part, j’y suis prêt

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