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Privatisations, pièges à c... !

27 Septembre 2018 , Rédigé par Christian Eckert

La communication du clan des macroniens sur les privatisations est à la limite du mensonge.

" Les cessions permettront d’alimenter le fonds pour l’industrie et l'innovation, qui investira dans la durée dans des technologies de rupture comme l’intelligence artificielle ou la nanoélectronique."

Pas de montant, pas d'autre précision...

Partout on nous parle de 10 Milliards (parfois 15) qui alimenteront le fonds. C'est dans les éléments de langage des macroniens, et ça rentre dans les têtes...

En y regardant de plus près, on découvre qu'en fait, les aides apportées aux secteurs économiques seront limitées aux seuls intérêts produits par les 10 Milliards ! Donc, si on imagine un placement à 2 ou 3% (chiffre optimiste évoqué à Bercy), ce sont en fait au plus 300 Millions d'Euros qui seront investis tous les ans... On est loin des 10 Milliards qui sont dans les têtes.

Le plus grave, c'est que ces 300 Millions (au mieux), sont à comparer aux dividendes perçus actuellement chaque année par l'Etat avant les cessions et qui, bien sûr, seront ensuite empochés par les acquéreurs.

Ainsi, en 2017, les trois entreprises que l'Etat veut céder ont versé près de 800 Millions d'Euros de dividendes à l'Etat !!!!

On vendra les titres, perdra 800 Millions de dividendes annuels, placera les 10 Milliards de produit des ventes dans un fonds, géré par des administrateurs rémunérés, qui produira au mieux 300 Millions de recettes ! Bilan pour l’Etat : 500 Millions par an de perdus !... Pas pour tout le monde !

Ne serait-ce pas là un scandale ?

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De l’utilisation du « Notamment » dans la loi et dans la langue… de bois !

25 Septembre 2018 , Rédigé par Christian Eckert

Député 7 ans avant d’être secrétaire d’Etat durant 3 ans, j’ai découvert les subtilités des mots et leur importance dans l’écriture de la loi comme dans les discours…

Très souvent, dans les débats parlementaires, l’adverbe « notamment » fait l’objet de discussions sans fin sur l’utilisation à en faire… Par exemple, écrire dans la loi une liste de critères à utiliser pour rendre éligible à une mesure, est souvent agrémenté de l'adverbe « notamment ». Ceci permet d’en rajouter d’autres ou d’en oublier certains dans l’application des textes légaux. Ne pas l’inscrire au contraire fige les choses… Pas anodin…

Pourquoi ce propos général qui peut paraitre abscons ? : Je réécoutais ce matin avec intérêt le propos de Monsieur De Rugy, fraichement reconverti Ministre (la reconversion chez lui est fréquente) sur les vignettes destinées à taxer les poids lourds…

J’ai repassé plusieurs fois la vidéo… Il y a un  tout petit « NOTAMMENT » prononcé à voix basse dans sa phrase : « … Nous travaillons sur une forme de vignette NOTAMMENT pour permettre de taxer les camions étrangers… ».

Curieusement, les premières dépêches et les articles sur le sujet oubliaient le « NOTAMMENT ». Taxer les étrangers, c'est toujours bien vu... D'autant que les arguments portent.

Mais depuis, les propos ont évolué et butent sur l'adverbe NOTAMMENT… Les français ne sont pas idiots…

Monsieur De Rugy a été parlementaire avant d’être macronien, et connait l’importance de cet adverbe. Il connait un peu aussi les règles européennes : imposer une vignette aux seuls camions « étrangers » qui traversent la France est incompatible avec les directives européennes en vigueur.

Sauf à trouver un artifice (au demeurant scandaleux) comme l’ont fait les allemands avec la bienveillance de la commission, une vignette ne peut exister que si elle traite tous les camions… Certes… NOTAMMENT les camions étrangers… Mais donc aussi les autres, c'est-à-dire … Les camions français !

Dans le langage de Monsieur De Rugy, le mot NOTAMMENT est essentiel… Mais s’il l’a prononcé discrètement, c’est qu’il sait que la fronde des transporteurs français s’annonce rude, avec ou sans bonnets rouges, en tout cas le passé a montré qu’ils sont souvent mobilisés.

Certains articles récents semblent même évoquer les voitures et pas seulement les poids lourds... Le retour de la vignette automobile en rajeunira quelques uns... Monsieur De Rugy aurait sans doute pu dire qu'il voulait taxer les véhicules, NOTAMMENT les camions et NOTAMMENT les camions étrangers...

Que Monsieur De Rugy ait au moins le courage tenir des propos clairs. Ses actes, on a compris de revirement en revirement que c’est autre chose…

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Les retraités, la dentelle et le yoyo !

24 Septembre 2018 , Rédigé par Christian Eckert

Objectivement, la question de la CSG des retraités est complexe : Plusieurs seuils, plusieurs taux, parfois plusieurs pensions… Comme si cette complexité n’était pas suffisante, le Premier Ministre rajoute de la confusion à la complexité et embrouille même les plus aguerris aux difficultés des calculs en général et des calculs fiscaux en particulier.

Il mélange les personnes et les foyers fiscaux, comme si la familialisation de l’impôt lui était étrangère… Parler de seuil individuel des pensions (1200 Euros par mois) est complètement idiot alors que la loi fixe des seuils de revenu fiscal de référence des foyers fiscaux incluant l’ensemble des revenus !

Pour tenter de calmer la grande majorité des pensionnés (60% d’entre eux) touchés par la hausse de CSG, il prétend traiter le cas de celles et ceux qui sont juste au dessus du seuil en déclenchant la hausse de CSG seulement après deux ans de dépassement du seuil… Voilà une idée qu’elle est bonne, à défaut d’être simple. C’est de la dentelle, mais on voit assez mal comment cela fonctionne.

Prenons un exemple simple. Un retraité seul perçoit comme seul revenu 1 201 Euros net imposable par mois. Pour un Euro, il dépasse le seuil et se voit prélever environ 20 Euros de plus chaque mois suite à l’augmentation de la CSG. L’année suivante, il aura un revenu mensuel net imposable d’environ 1 181 Euros. Il retombera ainsi dans la tranche qui ne subit pas la hausse de CSG ! Et donc, son revenu fiscal de référence reviendra à 1 201 Euros, et il sera de nouveau ponctionné.. Etc… !!!

Ce type de situation est bien connue des fiscalistes, et on appelle les personnes concernées les « retraités yoyo »…

Monsieur Philippe annonce que seules deux années consécutives de faible (?) dépassement du seuil donneront lieu à majoration de CSG… Pourquoi pas… Mais alors quid de la première année ? Et de la troisième ? Ce type de « dentelle » risque en plus de poser quelques questions constitutionnelles pour rupture d’égalité devant l’impôt…

Une autre solution existe : se mettre « En Marche » arrière ! Mais pour cela, il faut de l’humilité et savoir reconnaitre ses erreurs ! Pas gagné avec ces gens là.

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