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Faut-il avoir honte de faire de la politique ?

25 Février 2020 , Rédigé par Christian Eckert

Sans surprise, les élections municipales voient maintenant s’affronter des listes « citoyennes », « apolitiques », « de rassemblement », « ouvertes », « républicaines », « d’union », « d’intérêt local » …

 

Les logos ont presque partout disparu et les mots Gauche et Droite sont devenus tabous.

 

Les candidats ont presque honte de se dire investis, soutenus, désignés ou représentants d’un parti politique, LREM compris !

 

J'imagine, s'ils nous voient de la haut, l'étonnement et sans doute la colère des Maires qui m'ont précédé dans ma commune où les luttes sociales, politiques et syndicales ont guidé la vie municipale. Les candidats devenus aujourd'hui apolitiques revendiquent pourtant souvent leur héritage...

 

On nous avait prédit une absence de candidats, mais nombreux sont les exemples où ils se bousculent…

 

On cherche à les différencier. C’est de plus en plus difficile : presque tous sont convertis à l’écologie. Celle-ci est à elle seule un programme de gestion municipale. Les services publics, l’éducation, la sécurité, la justice sociale, le sport, la fiscalité locale, l’économie et le commerce ne sont presque plus des enjeux.

 

Les listes se constituent donc autour de réseaux d’amis, de connaissances ou de relations, qui jurent tous n’avoir aucun intérêt particulier et aucune ambition. Beaucoup revendiquent inexpérience et compétence. Si ce n’est pas incompatible, cela n’a rien d’évident non plus. L’expérience semble d’ailleurs devenue un handicap.

 

Tous se retrouveront, une fois élus, face à de nombreux « troisièmes tours » : dans les métropoles, les communautés de communes ou d’agglomération, dans les syndicats intercommunaux… On ne sait comment ils s’y organiseront, pour coordonner des exécutifs, assurer la gestion et construire l’avenir. C’est pourtant de plus en plus à ce niveau que les décisions se prennent.

 

Ces évolutions de notre vie publique ont sans doute bien des avantages : Elles ont dépoussiéré le fonctionnement de certaines institutions. Elles ont assuré aussi le renouvellement de bien des idées, au-delà du renouvellement des personnes. Elles ont contraint les partis à être autre chose que des écuries constituées pour pousser à l’avènement d’individus. Le principe d’avoir une vision environnementale transversale ne peut qu’être salué sans retenue.

 

Attention pourtant à ne pas oublier que le débat politique est nécessaire. Ses lieux, ses formes et ses usages étaient certainement trop figés. Il n’avait pas suffisamment accompagné les changements de nos sociétés. La défiance légitime envers les acteurs, engendrée par des dérapages de personnalités politiques s’est naturellement étendue à la politique en général.

 

Mais les excès sont néfastes. Ne pourrait-on faire de tout cela une opportunité pour réhabiliter certains principes chers à la France : débattre, choisir, évaluer, redébattre… Pour fonctionner, la République et la démocratie ont besoin de structuration des idées. Le chaos aussi bien que l’uniformité sont aussi malsains l’un que l’autre.

 

Faire de la politique, c’est réfléchir et travailler sur la vie de la cité. Le faire ensemble avec humilité personnelle et ambition collective peut être source de progrès. A bien y regarder, globalement, jusque-là, même avec quelques accrocs, cela n’a pas si mal fonctionné.

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Les excès de peur comme d'insouciance nuisent au débat des retraites...

19 Février 2020 , Rédigé par Christian Eckert

« De 2018 à 2030, notre système de retraites pourrait enregistrer une dette – ou un « déficit cumulé » – de 113 milliards d’euros »…

 

Ce passage extrait d’un article de presse est censé trouver son origine dans un document remis à la fameuse conférence de financement qui reprend ses travaux. La communication est habile, anxiogène, mais ne résiste pas à la confrontation à la réalité.

 

Tout d’abord, ce chiffre est établi avec beaucoup d’approximations, qui plus est sur une durée assez longue qui commande l’humilité nécessaire. D’après l’un des auteurs du rapport du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) que j’ai rencontré et d’après des économistes réputés qui l’ont confirmé à la presse, le chiffre de 12 Milliards par an fixé par le Premier Ministre comme objectif est une simple moyenne entre des scénarios très différents et complexes qu’il est difficile de décrire ici par le menu… Les 113 Milliards évoqués ici procèdent semble-t-il de la même méthode peu rigoureuse.

 

De plus, le Gouvernement a sciemment remis en déficit depuis 2 ans notre système de retraites. Il l’assume et ne compense plus (pour quasiment 5 Milliards PAR AN) les exonérations de cotisation sociales décidées par L’État et désormais supportées par la Sécurité Sociale. Les déclarations sur ce point du Ministre Darmanin sont claires et se trouvent partout !

 

En cumulant sur une douzaine d’année ces déficits imposés à la Sécu, en les actualisant, on explique déjà plus de la moitié du montant de 113 Milliards destiné à mettre la pression sur les organisations syndicales et l’opinion.

 

Enfin, la fin du remboursement de la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale) prévue pour 2024 dégagera à elle seule 18 Milliards d’Euros par an AU MOINS et TOUS LES ANS à partir de 2024. En 6 ans, c’est donc quasiment autant que le pseudo-déficit cumulé annoncé qui est mobilisable.

 

On pourrait encore évoquer les 32 Milliards du Fonds de Réserve des Retraites, qui semblent devoir être congelés pour l’éternité. On pourrait encore évoquer la baisse des recettes liées aux hautes rémunérations ou encore de celles liées aux fonctions publiques qui peut être enrayée… L'enfer de la Sécu n'est pas pavé que de mauvaises nouvelles et l'âge pivot ne s'impose pas.

 

Le Premier Ministre a raison de se pencher sur l’équilibre d’un système qui concerne 14% de notre Produit Intérieur Brut. Il serait quand même rigoureux et intellectuellement honnête de le faire avec tous les paramètres, après expertises partagées et arbitrages. Voter la loi à l’aveugle comme l’envisage le Gouvernement parait pour le moins inconvenant sinon inconstitutionnel.

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Indemnités des élus locaux... Les mensonges des élus de ma commune...

10 Février 2020 , Rédigé par Christian Eckert

Mal à l'aise lorsqu'on parle de leur façon de se servir en indemnités d'élus, les membres de la majorité actuelle du Conseil Municipal de Trieux (2 500h) écrivent des mensonges :

 

Ils affirment : « les montants de ces indemnités sont fixés selon le nombre d'habitants ». C'est FAUX ! La loi ne fixe qu’un MAXIMUM pour chaque poste. Elle impose aussi un MAXIMUM à respecter pour le total des indemnités. C'est LE CONSEIL MUNICIPAL qui vote les indemnités. Depuis l’élection de Monsieur Kociak, les dépenses d'indemnités ont explosé et dépassent aujourd’hui allègrement 50 000 Euros par an.

 

Ils écrivent concernant leurs prédécesseurs : « Certains ont dû les réduire par obligation car ils cumulaient trop de mandats avec indemnités ». Je suis évidemment visé. Mais là aussi, c’est FAUX. Elu député, j’ai demandé immédiatement au Conseil Municipal de supprimer totalement mes indemnités de maire. Je n’ai eu pendant des années aucune obligation légale de les réduire.

 

Ils ajoutent comme pour s’excuser : « le maire perçoit 85% de son indemnité ». Ils oublient de dire que, coincé par le plafonnement global, pour satisfaire tous ceux à qui il avait promis des postes rémunérés, Monsieur Kociak a dû rogner son indemnité de 15%. Il lui reste quand même près de 17 000 Euros par an !

 

Ils parlent de transparence. Mais ils m’ont refusé l’accès à la commission des finances « ouverte » de la commune. Ils ont payé avec l’argent public un audit jamais diffusé. Ils attribuent des marchés de façon discrète et opaque. Ils embauchent hors du cadre légal. Dans leur équipe, on peut cumuler parfois retraite, activité professionnelle et indemnité d’élu(e)…

 

Encore heureux pour les contribuables que la loi fixe des plafonds !

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