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Augmenter les salaires, mais sans sacrifier la protection sociale !

27 Janvier 2022 , Rédigé par Christian Eckert

En écoutant les candidats à l’élection présidentielle, je suis frappé par l’irresponsabilité de certains d’entre eux : comme le pouvoir d’achat semble (et qui s’en étonne face à l’inflation qui ne fait que commencer…) être la première préoccupation des français, beaucoup recommande d’augmenter les salaires nets. La méthode est pourtant souvent radicalement divergente et révèle la nature profonde et parfois irresponsable et dangereuse des postulants.

 

La baisse des charges, comme ils aiment à les appeler, est pour Pécresse et Zémour l’alpha et l’oméga de la politique salariale. Ne pas toucher au salaire brut (c’est-à-dire le net plus les cotisations sociales), c’est rassurer les dirigeants d’entreprises qui constituent un électorat largement acquis à la droite.

 

L’ennui c’est que les mêmes préconisent d’augmenter les crédits consacrés à la Sécurité Sociale, essentiellement vers la santé, la médecine, l’hôpital, et même vers la prise en charge de la dépendance dont l’actualité nous montre les carences honteuses.

 

Madame Pécresse fut Ministre du Budget. Elle n’ignore pas que les charges (que je persiste à appeler les cotisations sociales) financent les dépenses qu’elle prétend augmenter. Le triste Zémour veut même diviser par deux la CSG qui est une ressource incontournable de la Sécurité Sociale.

 

Beaucoup de Gouvernement ont baissé les cotisations sociales, pour redonner de la compétitivité ou pour redistribuer du pouvoir d’achat. Ceux auxquels j’ai appartenu aussi. Ils avaient tous respecté une loi majeure datant de 1994 portée par Madame Veil (alors Ministre de la Santé) qui oblige l’Etat à compenser à la Sécurité Sociale les chutes de recettes liées à ces baisses de cotisations.

 

Emmanuel Macron, toujours candidat putatif, n’a pas encore affiché de position. Il a pourtant fait pire durant son mandat : la crise des Gilets Jaunes l’a obligé à réduire des cotisations salariales. Son affidé Darmanin a alors, pour la première fois, fait voter par sa majorité une dérogation pour l’Etat à ne pas compenser les pertes financières à la Sécurité Sociale, engendrant un manque de recettes de l’ordre de 4 Milliards !

 

Tous les électeurs peuvent comprendre que baisser les cotisations affaiblit la protection sociale sauf à reboucher les trous avec d’autres recettes comme les impôts ou la TVA… La crise sanitaire a démontré que le financement des soins était « à l’os ».

 

Pour le pouvoir d’achat, Anne Hidalgo (et d’autres…) propose d’augmenter le SMIC de 15%. Quelques aménagements de cotisations ciblés et compensées pourraient amortir l’impact sur les prix pour éviter trop d’inflation. C’est évidemment plus responsable et laisse aussi la place à la négociation de l’ensemble des conditions salariales par les partenaires sociaux.

 

Attention donc à ce que les promesses électorales restent sérieuses et cohérentes. Baisser les cotisations sociales est dangereux si l’équilibre (quasiment atteint avant la crise sanitaire…) des comptes sociaux est compromis. Certains n’attendent que cela pour livrer entièrement le secteur de la santé aux assurances privées.

 

L’enjeu est aussi de ce côté et doit nous inciter à la vigilance.

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Les prix flambent, le Gouvernement doit répondre sérieusement...

25 Janvier 2022 , Rédigé par Christian Eckert

Si ce Gouvernement envisage de répondre à la hausse des prix des carburants en se limitant à augmenter le barème fiscal des frais kilométriques, c’est évidemment grotesque et injuste.

En France, il y a autour de 40 Millions de foyers fiscaux. Seuls ceux qui choisissent de déclarer leurs frais réels pourraient être concernés par la mesure évoquée. Ils ne représentent aujourd’hui qu’autour de 6% des foyers fiscaux. Pour bénéficier d’une telle mesure, encore faudrait-il qu’ils soient imposables !

Augmenter le barème fiscal des frais kilométriques comme le Gouvernement l’évoque ne favorisera donc probablement que moins de 5% des foyers français, évidemment parmi les plus aisés !

Si c’est la réponse à l’envolée des prix des carburants, c’est comme d’habitude faire preuve de mépris des foyers modestes.

Depuis des semaines, Anne Hidalgo propose plutôt une baisse de la TVA qui soulagerait tous les français, quitte à le faire de façon temporaire pour ne pas amputer trop durablement les finances publiques.

Après avoir abaissé les impôts (dits de production) des entreprises pour près de 20 Milliards, ce Gouvernement serait bien inspiré de renoncer à quelques Milliards de recettes fiscales pour accompagner la sortie de crise des ménages, contraints d’utiliser leurs véhicules pour se déplacer.

Pour les uns, c’est « quoiqu’il en coûte », pour les autres, ce serait trop cher !

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Les raisons de voter contre Emmanuel Macron...

23 Janvier 2022 , Rédigé par Christian Eckert

La campagne présidentielle qui reprend force et vigueur ces derniers jours me conduit à reprendre une plume délaissée depuis quelques semaines pour diverses raisons qui n'ont pas place ici.

D'aucuns s"étonnent de me voir cité parmi les membres de l'équipe d'Anne Hidalgo, candidate à l'élection présidentielle. C'est une évidence : il faut une offre d'une gauche responsable et volontaire, ambitieuse mais réaliste, humaniste mais exigeante. Aucun des autres candidats se réclamant de gauche ne coche ces cases. Christiane, une amie que j'adore, vient bien tard après 4 ans de silence assourdissant. Jean Luc Mélenchon s'enferme seul dans des postures maximalistes  aussi séduisantes qu'inaccessibles. Les écologistes croient pouvoir gouverner en solitaires, imposant leurs idées de décroissance à une société droguée à la consommation.

Emmanuel Macron est de droite. Il représente et défend les intérêts des forces de l'argent et de l'économie libérale. Je l'ai perçu dès ses débuts. Il a attiré vers lui certains socialistes opportunistes et la droite classique pour profiter des errements de la vie politique, orchestrés et amplifiés par des médias presque tous détenus par quelques oligarques qui en veulent toujours plus.

Pour gagner, même à gauche, il faut savoir tenir compte des réalités internationales et ne pas promettre l'inaccessible. La France n'est pas un ilot déconnecté d'un environnement, peuplé plus souvent de concurrents que de partenaires.

Le risque majeur est de voir ce Président réélu, aux ordres de ses mandants, sans retenue car non rééligible, mis en place pour

- liquider notre Sécurité Sociale tant pour la maladie que pour les retraites, pour ouvrir ces marchés aux banques et aux assurances privées.

- faire de l'école et de l'université un marché réservé aux plus argentés. Personne n'avait jusque là oser évoquer de rendre payantes les études universitaires sur le modèle américain.

- livrer aux intérêts privés les services publics comme La Poste, la SNCF, l'électricité... à l'image de la Française des Jeux bradée à des actionnaires guidés par le rendement plus que par l'éthique.

- continuer à dénigrer et démolir le débat politique en le transformant en un concours de communication où les postures personnelles remplacent les projets collectifs.

Comment alors ne pas s'engager et se résigner devant ces risques majeurs, finalement destructeurs presque autant que les idées de l'extrême droite. Trop d'électrices et d'électeurs de gauche ne veulent plus voter même au premier tour. Les causes en sont diverses, mais peu importe !

Il y aura peut être trop de candidats à gauche pour se qualifier pour le second tour. Mais désavouer Macron dès le premier tour est une nécessité absolue, pour le retenir dans ses intentions destructrices de notre modèle économique et social. C'est aussi une nécessité pour faire taire celles et ceux qui rêvent de voir dans ces élections la fin de la gauche capable de gouverner. C'est enfin une nécessité pour appréhender les échéances qui suivront.

Que chacun à gauche surmonte ses déceptions, ses rancœurs et ses égos... Et aille voter contre Emmanuel Macron. Pour moi, ce sera en votant pour Anne Hidalgo. Son projet auquel j'ai modestement contribué est le seul qui correspond à mes valeurs.

 

 

 

 

 

 

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