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Les macronistes et le Goncourt 2018... Un gag ?

31 Décembre 2019 , Rédigé par Christian Eckert

Un article de presse d’un journal du soir décrit l’admiration de nombreux macronistes pour le livre de Nicolas Mathieu « Leurs enfants après eux » (prix Goncourt 2018). Le journaliste y relate l’admiration surprenante de Julien de Normandie, Gabriel Attal, Sibeth Ndiaye ou encore Pierre Person pour un livre dont l’auteur ne cesse de dire son aversion pour leur Président et ses réformes. Le sujet est intéressant, original voire surprenant et mérite d’être prolongé.

 

Je me sens, sans prétention, quelque peu légitime à le faire : je suis né dans la vallée qui sert de décor au roman, dans un milieu modeste, entouré de familles d’ouvriers et de mineurs. J’y ai vécu mon enfance et mon adolescence quelques années avant les personnages du livre. J’ai accompli des jobs d’été dans les aciéries de Florange, bourgade devenue célèbre pour ses hauts fourneaux alors rougeoyants. J’ai enseigné 10 ans au Lycée public de Fameck (Lameck dans de livre…), ville qui était alors pour la Lorraine ce que la Seine-Saint-Denis est aujourd’hui pour la France. J’ai habité (et demeure encore) dans le Pays-Haut voisin et y ai été Maire 27 ans d’une ville où les mineurs de fer ont occupé le fond de leur mine en 1963 pendant 79 jours (y compris le soir du réveillon de Noël) pour protester contre les licenciements. J’ai été élu deux fois député de la circonscription de Longwy, où on me tutoyait sur les marchés plus souvent qu’à Bercy où m’a conduit mon parcours politique.

 

Je suis « sorti » mal à l’aise du livre de Nicolas Mathieu, dont les qualités littéraires sont pourtant incontestables. Un peu comme un enseignant qui regarde un enregistrement de son propre cours et y découvre tous ses défauts même anodins qu’il ne perçoit pas quand il est pris par le feu de sa leçon. Je ne m’y suis qu’assez peu retrouvé, sans doute parce que j’attendais un portrait enjolivé par l’attachement que j’ai pour mon territoire J’y ai trouvé une description des difficultés et des déceptions, certes connues et fréquentes, mais insupportables à lire quand elles sont cumulées et concentrées sur quelques personnes.

 

Ce sentiment a été partagé par une partie de mon entourage familial et local. Pas tous… Les plus jeunes s’y sont mieux retrouvés. Des élus de la vallée de la Fensch ont publiquement regretté l’image grise - c’est peu dire - que donne le livre des lieux et de leurs habitants. Et surtout, le livre pourrait avoir son « contrepoint » : mes amis du collège d’Algrange, du lycée de Thionville ou de prépa à Metz sont légion à avoir connu l’ascenseur social : j’en ai revu des fils d’ouvrier, de mineur, de petits fonctionnaires, devenus ingénieurs, chefs d’entreprises, écrivains, hauts-fonctionnaires, toujours engagées dans les vies syndicales, politiques, associatives, sociales, souvent même au niveau national.

 

Ils ont connu les bienfaits de l’Ecole de la République, les miracles accomplis par les hussards de la République, les atouts de la République qui protège, la force transmise par l’ambition de leurs parents, « petits » immigrés ou pas, pour que vivent « leurs enfants après eux ». Aurélie Filippetti pourrait mieux que moi, en faire un roman.

 

Les nantis d’aujourd’hui, très nombreux et influents en Macronie, stigmatisent tout cela à longueur d’année en parlant de la nécessaire fin de l’Etat Providence ou, pire encore, de l’Assistanat. Pied à pied, pas à pas, petit à petit, ils démontent les mécanismes de solidarité, encouragent l’individualisme, poussent aux inégalités, ferment les frontières aux affamés « en même temps » qu’ils les ouvrent aux capitaux.

 

Alors voilà que subitement, ceux-là, qui ont pour beaucoup fréquenté l’école alsacienne, ont peu franchi le périphérique, ne se sont jamais encanaillé dans une fête de village un peu glauque, ont connu tous les films en avant-première et se sont ennuyés dans des bibliothèques rutilantes, s’ébahissent devant un livre. Ils découvrent ce roman d’un réalisme criant, qui décrit l’absence de perspective autant que l’échec, la récession plus que l’immobilisme, la pauvreté intellectuelle plutôt que la faim…

 

Oui, dans l’ancien monde, que l’on dit ringard, beaucoup d’élus dont une poignée arrivaient jusqu’à Paris, connaissaient cette vraie vie, en étaient issus et même parfois « sortis » ! Aujourd’hui les nouveaux la découvrent dans les livres. C’est déjà ça.

 

Alors qu’ils en tirent donc les leçons : la priorité n’est certainement pas de réformer pour libéraliser. Elle est de faire société par l’organisation des solidarités territoriales, éducatives, générationnelles, culturelles. C’est avant tout cela que nous apprend le livre de Nicolas Mathieu.

 

Faute de cela, le prochain livre qui sera au menu des macronistes pourrait bien être un livre noir. Ce serait là notre véritable échec pour « les enfants d’après nous ».

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L'universalité est un leurre...

26 Décembre 2019 , Rédigé par Christian Eckert

En apportant une nouvelle fois une de mes pierres à l’édifice des retraites, je vais sans doute encore provoquer des réactions diverses.

 

Le discours sur l’universalité et les points qui mettraient justice et égalité en lieu et place des trimestres et des régimes différents est une ânerie :  les tergiversations et les nombreuses exceptions entament jour après jour le principe affiché d’un régime identique pour tous. C.Q.F.D.

 

Je suis né dans le Nord de la Lorraine, au pays des mines de fer. Je vis à Trieux, petite ville où les mineurs ont occupé le fond de leur mine (y compris le soir de Noël) en 1963 pendant 79 jours. Ils protestaient contre leur licenciement et la disparition de leur outil de travail. J'en ai été Maire pendant 27 ans, succédant aux deux leaders syndicaux de la grève...

Outre le fait qu’eux aussi avaient refusé une trêve pour les fêtes, parler d’eux illustre mon propos initial. Les mineurs avaient un régime spécial : ils bénéficiaient du droit à la retraite après 30 années de travail « au fond ». Beaucoup avaient d’ailleurs commencé à travailler très jeunes… Certains les trouvaient privilégiés.

Pourtant, la plupart d’entre eux mourraient peu de temps après la fin de leur carrière, tant leurs conditions de travail étaient rudes. Et comme il ne reste plus qu’une poignée de mineurs actifs aujourd’hui, la caisse de retraite des mines (qui sert encore des pensions surtout à des veuves !) a été stigmatisée pour ses déficits inévitables.

 

Cet exemple est à méditer : Les conditions de travail, l’espérance de vie et la démographie des actifs et des retraités engendrent une extrême hétérogénéité entre les secteurs d’activité.

 

Le système actuel a, au fil du temps, géré ces différences par des accords de branche, en exigeant plus ou moins de trimestres pour tenir compte des situations et en adoptant un calcul des retraites variable suivant les catégories. Le temps a évidemment changé certaines des conditions de travail et bouleversé des équilibres démographiques. Des mises à jour sont nécessaires, mais par la négociation, le dialogue et en revalorisant aussi les salaires des actifs comme pour les enseignants.

 

Que l’on compte en points ou en trimestres, on retrouve en fait les mêmes difficultés : celles d’attribuer des trimestres « gratuits » (enfants, services militaires, pénibilité, périodes de chômage…) ou de bonifier des points (pour les mêmes cas particuliers).

 

Tout le monde parle de la valeur de service du point. C’est certes important. Mais les conditions d’obtention des points est encore plus essentiel ! Au passage, je rappelle que seules 90% des cotisations seraient converties en points… Et que le couplet sur les pauvres hauts salaires qui cotiseront un petit peu pour rien, oublie de dire que c’est le cas pour tous !!!!

 

Plus que le principe des points (qui trouvera sans doute les mêmes réponses complexes que le décompte des trimestres…) c’est donc l’idée d’une gestion respectueuse des métiers qui devrait prévaloir. A l’inverse de ce qui est mis en avant par le Gouvernement. Accepter les différences et les effacer au mieux par des règles spécifiques, c’est sans doute plus républicain que de les prolonger par un dispositif injustement simpliste.

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L'âge d'équilibre, il sort d'où ?

18 Décembre 2019 , Rédigé par Christian Eckert

Les faits, rien que les faits :

 

Édouard Philippe a parlé au CESE pendant une heure pour préciser son projet de nouveau système des retraites. J’ai attentivement écouté son propos. J’ai beaucoup vécu ce genre d’exercice, souvent comme auditeur et même quelques fois dans le rôle de l’orateur.

 

Le raisonnement du Premier des Ministres est assez simple et peut séduire : on vit plus longtemps et nous ouvrons de nouveaux droits. Par conséquent, il faut introduire un système qui incitera (voire obligera) les actifs à travailler plus longtemps.

 

Lorsqu’on construit un projet, on bouge des curseurs et on modifie des règles. La première question qu’on se pose pour chaque modification envisagée est : « combien ça coûte ? ».

 

Par exemple : fixer une retraite minimale à 1000 Euros (pour ceux qui auront eu une carrière complète au SMIC selon le Premier Ministre) est évidemment présenté comme un gros progrès social. Il me semble qu’actuellement c’est déjà presque le cas, mais personne ne sait combien de personnes seront concernées et encore moins quel est le coût de cette mesure.

 

On nous dit que les périodes de « petit boulot » compteront systématiquement et donneront des droits. Pourquoi pas… Mais combien de personnes seront concernées et quel est le coût de cette mesure ?

 

On nous dit qu’au lieu d’avoir 8 trimestres par enfant comme beaucoup aujourd’hui, les femmes auront 5% de points de plus et que c’est mieux pour elles. Je n’en suis pas sûr, mais en tout cas : combien de personnes seront concernées et quel est le coût de cette mesure ?

 

On nous dit que les hauts salaires cotiseront (un tout petit peu) pour rien dès 10 000 Euros par mois. C’était à partir de 27 000 aujourd’hui. Mais on oublie de dire que cette cotisation "pour rien" s’appliquera à tous et personne ne sait combien de cotisations seront ainsi perdues à l’avenir.

 

Je pourrais continuer longtemps comme cela.

 

Dans son discours d’une heure, le Premier Ministre N’A DONNE AUCUN CHIFFRAGE. J’ai cherché aussi en vain les "tableaux d'équilibre" dans le rapport de Monsieur Delevoye …

 

Et pourtant…

 

Pour avoir été 3 ans Secrétaire d’Etat en charge du Budget et des comptes publics (qui incluent les retraites), je ne crois pas une seconde que ces chiffrages n’ont pas été faits. Je suis sûr que, année par année, mesure par mesure, les services ont fourni tous les chiffres, toutes les simulations et toutes les prévisions pour calculer les économies engrangées ou les dépenses supplémentaires engendrées ! Un Gouvernement serait fou de ne pas procéder ainsi pour faire ses choix en toute connaissance de cause.

 

Sans avoir donné le moindre chiffrage des mesures annoncées, le seul point précis du discours du Premier Ministre a été de dire qu’il faut, dès 2022, prévoir un malus sur la retraite de celles et ceux qui exerceraient leur droit de partir à 62 ans, avant l’âge pivot.

 

Voilà une nouvelle méthode : vous mettez des articles dans un caddie. Vous ne connaissez aucun prix et d'ailleurs, vous ne choisissez même pas les articles. Mais vous passez à la caisse et on vous jure que le prix est le bon et que vous avez fait une affaire !

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Le magot caché par le Gouvernement pour imposer l'âge d'équilibre

12 Décembre 2019 , Rédigé par Christian Eckert

Le pays n’a rien à gagner d’un conflit social majeur en cette période.

 

Une des principales raisons de l’extension et de l’enlisement de cette crise est l’acharnement du Gouvernement à tout mélanger : il met en avant un possible déséquilibre du système pour justifier, de façon à peine déguisée, une incitation voire une obligation pour chacun de reculer l’âge de son départ en retraite.

 

J’ai depuis septembre (voir mon post complet ici), demandé à ce que TOUS les paramètres soient intégrés à la réflexion. Outre les réserves de certaines caisses (que le Gouvernement s’est engagé à laisser de côté), il existe un fonds de réserve des retraites doté de plus de 30 Milliards. C’est déjà une belle somme… Mais là n’est pas l’essentiel.

 

La dette de la Sécu a été logée dans une structure appelée Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES). Tous les ans, la CADES est alimentée par des recettes (la CRDS, des fractions importantes de CSG, …). En 2024, grâce à ces recettes, la dette de la CADES aura été entièrement remboursée ! Les recettes de la CADES sont estimées à 24 Milliards en 2024. Elles seront donc disponibles TOUS LES ANS, sans aucun prélèvement supplémentaire ! Le Gouvernement aura donc le choix :

 

  • Diminuer les impôts de 24 Milliards (!)
  • Affecter ces sommes à d’autres actions (On pourrait par exemple utiliser 4 ou 5 Milliards pour financer la dépendance).
  • Consacrer tout ou partie de cette somme à gommer les inégalités des retraites.

 

Que l’on compte en trimestres ou en points, on est confronté au financement des mesures de justice : retraite minimale, cas des femmes, prise en compte de la pénibilité…

 

Mais compte tenu de la marge de manœuvre énorme suite à la fin de la dette logée dans la CADES, la mise en place d’un âge pivot ou d’équilibre ne s’impose absolument pas.

 

J’observe qu’aucun membre du Gouvernement ne contredit les faits que je rapporte. Le mutisme des Ministres sur ce point est un aveu. L’objectif est ailleurs.

 

Pour celles et ceux qui auraient des doutes, je rapporte (un fois de plus) les propos du Président de la CADES :

 

« Au total, c’est une somme de 24 milliards d’euros en valeur 2024 qui sera disponible dont 9 milliards au seul titre de la CRDS. Aucun gouvernement ne s’était trouvé historiquement à devoir arbitrer l’affectation d’une telle manne. » (Jean Louis Rey, Président de la CADES, décembre 2018).

 

Pourquoi cacher aux français que 24 Milliards de leurs impôts seront disponibles tous les ans à partir de 2024 ?

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Retraites des hauts revenus : cotiser moins pour capitaliser plus !

11 Décembre 2019 , Rédigé par Christian Eckert

La clarté et l’honnêteté imposent de préciser ce que prévoit le Gouvernement pour les personnes qui ont des salaires très importants. Thomas Piketty et d’autres l’ont évoqué et des précisions peuvent être apportées :

 

Le Gouvernement se flatte d’imposer une cotisation « de solidarité » aux personnes disposant de plus de 10 000 € de revenus mensuels. Il précise que la cotisation (2.81% des revenus dépassant 10 000 € mensuels) ne donne pas lieux à acquisition de points.

Le Gouvernement oublie de dire deux choses :

 

  • TOUS les cotisants, y compris les plus modestes, paient cette cotisation de 2.81% sans acquérir de points.

 

  • Jusqu’alors les hauts salaires cotisent de façon obligatoire au taux normal jusqu’à 27 000 € par mois et à hauteur de 2.3% au-delà.

 

On aura donc compris que les personnes que l’ont prétend mettre à contribution vont très nettement moins cotiser qu’avant sur leurs revenus entre 10 000 € et 27 000 € (2.81 % au lieu de 28.1 %). Ils cotiseront un tout petit peu plus pour les revenus dépassant 27 000 € (2.81 % au lieu de 2.3 %).

 

Cette perte de recettes n’est pas chiffrée, mais certains avancent des montants de plusieurs Milliards par an !

 

Le Gouvernement se dédouane en disant que cette baisse de cotisations entrainera pour ces personnes une baisse du nombre de points acquis donc une baisse du niveau de retraite à terme.

 

Là encore, il oublie de parler du montage qu’il construit méthodiquement : Dans la loi PACTE, il a créé le cadre juridique qui permettra aux assurances privées de proposer des retraites par capitalisation. Il prévoie aussi les avantages fiscaux pour inciter les hauts revenus à s’y précipiter.

 

La boucle est bouclée… Les propos du Premier Ministre sur sa volonté de maintenir un système par répartition sont pour le moins écornés. C’est une raison de plus pour se mobiliser.

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Pour les retraites, évitons de confondre égalité et uniformité...

8 Décembre 2019 , Rédigé par Christian Eckert

Tout a été dit sur la maladresse du Gouvernement et sa façon d’imposer sa réforme des retraites. Inutile d’en rajouter.

 

Mon propos de ce jour - et qui n’engage que moi - vise avant tout avec modestie à donner une analyse personnelle, à formuler quelques avis et à oser quelques propositions… Être critique n'exclut ni la possibilité ni la volonté d'être utile.

 

Le Gouvernement ne peut pas facilement faire croire à l’effondrement programmé du nos régimes de retraites. D’abord parce que c’est faux, comme je l’ai écrit dès septembre. Mon post a inspiré d’autres analystes et peut utilement être relu ici. Ensuite parce que les français sont loin d’être idiots : on ne peut pas sérieusement leur dire que le nouveau système ne fait pas baisser les pensions mais permet de mieux trouver l’équilibre sans augmenter les cotisations.

L’universalisation et la fin des régimes spéciaux est donc son principal argument. Cela fonctionne assez bien, pour les simples d’esprit qui confondent équité et uniformité. Comme si chercher l’égalité conduisait à ignorer les différences, la diversité et l’hétérogénéité des situations humaines. Comme si les conventions collectives étaient nées de rien et n’étaient pas le fruit d’un équilibre issu du dialogue social.

Je crains que d’autres arrières pensés n’existent aussi dans certains esprits gouvernementaux : à force d’instiller l’idée que le régime des retraites n’est ni juste ni durable, les solutions individuelles de types assurance privées pourraient naturellement être présentées comme le seul recours…

 

Pour autant, le Gouvernement n’a pas remis en cause le principe de retraite par répartition. Soit…

 

Il répète en boucle qu’un euro cotisé donnera à chacun les mêmes droits. C’est séduisant, cela semble simple, mais c’est à côté de la plaque : au lieu de compter des trimestres de cotisation pour ouvrir les droits, le Gouvernement propose de compter des points proportionnels (ou presque) au salaire perçu. On ne règle en rien les injustices que tout le monde reconnait : interruption de carrières pour les femmes ou les chômeurs, prise en compte de la pénibilité des métiers, du temps partiel souvent subi, différence d’espérance de vie en fonction des métiers… Le système actuel attribue des trimestres en plus pour tenir compte de ces cas particuliers... Le Gouvernement ne propose pas clairement d’attribuer des points supplémentaires en fonction de ces situations particulières.

On focalise sur la valeur du point pour déterminer le niveau de la pension. On devrait plutôt chercher à gommer les très nombreuses inégalités en jouant sur le nombre de points attribués.

 

Il serait donc plus sage de remettre en chantier ce sujet avec un vrai débat global. On peut « en même temps » avancer sur quelques sujets qui pourraient faire consensus, comme par exemple :

 

  • Fixer un niveau minimal décent des pensions pour les carrières complètes. C'est d'ailleurs une proposition du rapport du haut commissaire.
  • Prévoir un système de réversion identique pour tous, qui ne diminue pour personne les droits actuels (ni en niveau, ni en âge d’attribution).
  • Aligner définitivement la revalorisation des pensions sur des critères préservant le pouvoir d’achat (inflation, salaires, croissance).
  • Travailler sur la prise en compte des primes ou le niveau des salaires (pour les enseignants par exemple). Et pas sur un coin de table.

 

Traiter simultanément tous les sujets dans une ambiance anxiogène en imposant une réforme copernicienne n’est sûrement pas la solution. Quand un sujet est complexe (celui-ci l’est particulièrement), il vaut mieux chercher ce qui rassemble plutôt que pointer ce qui divise.

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