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Trois idées simples pour renouer avec l’Europe…

29 Juin 2018 , Rédigé par Christian Eckert

Les idées antieuropéennes progressent partout en Europe, du Brexit à peu près choisi à la rébellion italienne encore mal formalisée, en passant par les discours populistes et nationalistes véhiculés à l’Est. Donald Trump l’a bien compris. Il saisit toutes les occasions pour attiser les dissensions qui fragilisent une Europe qui, malgré tout, représente encore une puissance stable dans le monde qu’il veut dominer seul.

 

Je considère que la paix est l’objectif essentiel de l’Union Européenne. Je soutiens donc l’idée européenne sans réserve. Encore faut-il que les insuffisances de l’Union ne la conduisent pas à sa fin.

 

L’Union présente aujourd’hui deux principaux défauts, qu’il ne faut pas hiérarchiser, tant ils sont finalement liés quand on y regarde bien :

 

En premier lieu, l’Union Européenne est d’une gouvernance obscure, complexe et méconnue : Les citoyens ignorent aujourd’hui qui décide. Ils ne font aucune différence entre la Commission, le Parlement et les sommets des chefs d’Etat. Ils ignorent ce qui requiert tantôt l’unanimité, tantôt la majorité, qualifiée ou pas. L’existence des directives est connue, mais les modalités de leur adoption et de leur transcription restent mystérieuses.

 

En second lieu, l’Union Européenne s’est révélée impuissante à relever les défis majeurs récents : en matière diplomatique, dans le domaine de l’environnement, sur les sujets fiscaux et bien sûr, sur les questions migratoires. L’inefficacité de l’Union Européenne à répondre à ces problématiques ne tient pas à la seule gouvernance, mais montre des différences politiques de fond que les peuples n’ont jamais tranché par des choix démocratiques à l’échelle européenne.

 

A priori, les questions de gouvernance ne peuvent se régler que par une révision des traités existants. Les expériences antérieures ont montré la difficulté de l’exercice faute d’avoir trouvé un projet politique rassembleur avant de formaliser les institutions. Mon propos se consacrera donc à pousser trois idées fortes pour redonner cohérence, confiance et projet à notre Union. Elles n’ont rien de révolutionnaire, reprennent souvent les discours sans suite concrète des acteurs européens, mais peuvent constituer le socle rassembleur autour duquel la gouvernance devra s’organiser pour agir :

 

  1. La question des migrants connaîtra un début de règlement si on la traite avec humanité, ce qui impose d’abord enfin d’y mettre des moyens financiers importants. Ainsi, l’accueil des populations au moment de leur entrée dans l’Union requiert l’étude rapide de leur situation dans des points d’entrée aménagés, en lien avec les pays voisins. Le financement peut être trouvé en instaurant enfin une vraie taxe sur les transactions financières, dont l’assiette doit inclure les produits dérivés et dont le taux doit permettre de dégager autour de 35 Milliards d’Euros par an. La moitié peut concourir à l’aide au développement des pays pauvres, et l’autre moitié financer l’accueil de celles et ceux dont la reconduite dans leur pays n’assurerait pas la survie.

 

  1. Les questions fiscales et la concurrence suicidaire que se livrent certains pays pour attirer l’argent issu de l’activité exercée ailleurs sont insupportables. L’assiette de l’impôt sur les bénéfices des sociétés n’en finit pas de s’harmoniser. Cela en devient ridicule. Je suggère d’achever ce travail, mais d’y ajouter une mesure forte en obligeant à un taux minimal de l’impôt sur les sociétés. Si la taxation des GAFA ne trouve pas de solution avec la proposition actuellement étudiée, un IS minimal (autour de 15%) apportera une partie de la réponse à condition de définir en plus la notion d’établissement stable.

 

  1. L’Union Européenne ne peut se passer de projets. A l’image de l’exceptionnelle réussite d’Airbus en matière économique ou de l’efficacité de certains fonds territoriaux européens ayant permis la reconversion de territoires entiers, nous devons promouvoir une vision du futur. Sur les politiques environnementales, il est indispensable que les chercheurs, les talents et les ingénieurs de tous nos pays se rassemblent pour avancer sur les questions de l’Energie, de l’Hydrogène ou des véhicules du futur. Les accords de Paris peuvent prendre sens. C’est à l’échelle locale mais aussi à l’échelle européenne que des solutions pertinentes le permettront.

 

La gouvernance sera sans doute importante et viendra en débat lors des échéances européennes. Mais à quoi cela servira-t-il sans qu’un projet politique commun, qui devra être complété sur d’autres points, ne crée la motivation, l’objectif et l’ambition nécessaires à toute construction humaine.

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Hôpital du Bassin de Longwy : Une histoire et une destinée (?)...

27 Juin 2018 , Rédigé par Christian Eckert

Dégagé de tout mandat électif et donc libéré de tout devoir de réserve, je peux ici exposer ma version de l’histoire récente de l’Hôpital de Mont Saint Martin, y préciser mon rôle et émettre quelques idées…

 

Elu député en 2007, connaissant moins bien l’Hôpital de Mont Saint Martin que celui de Briey (où je représentais le Conseil Régional au Conseil d’Administration), j’avais alors souhaité rencontrer le Président de l’établissement de santé du Bassin de Longwy. Celui-ci évoquait une situation quasi-normale malgré de simples besoins de trésorerie, et se plaignait de voir les collectivités locales rechigner à lui apporter leur caution, exigée par les banques pour accorder des prêts.

 

Je rencontrais donc mon ami Jean Paul Durieux, alors Président de la Communauté de Communes, qui me confirmait ses réserves, eu égard aux sommes considérables déjà cautionnées et à l’absence de perspectives de redressement financier de l’établissement.

 

Devant ces deux approches manifestement divergentes, je demandais à voir le Directeur de l’Agence Régionale de Santé. Ce dernier me confirmait un déficit chronique de l’établissement se chiffrant à plusieurs Millions d’Euros par an, et m’annonçait sa décision d’organiser en urgence une inspection de l’établissement. Joli cadeau pour un député fraichement élu que tout le monde attend au tournant !

 

Cet audit confirmait la gravité de la situation, évoquait la nécessité de fermer la maternité et la chirurgie.

 

Avec le Directeur de l’ARS de l’époque, nous avons ensemble convenu de la nécessité de conserver un hôpital dans le bassin de Longwy, pour des raisons géographiques, démographiques et stratégiques.

 

Deux solutions ont alors été regardées : jumeler l’établissement longovicien avec le Centre Hospitalier Universitaire de Nancy ou le regrouper avec la structure hayangeoise Alpha Santé, elle-même en proie à des difficultés financières. L’éloignement du CHU et la crainte de ne pas attirer les médecins dans notre établissement nous ont fait opter pour la seconde solution. En plus, Hayange disposait de médecins mais recevait peu de patients alors que Mont Saint Martin manquait de praticiens mais attirait beaucoup de malades…

 

Le mariage des deux établissements, séduisant sur le papier, fut un échec, malgré les efforts des personnels soumis à de fortes pressions.

 

En 2012, le nouveau directeur de l’ARS m’annonçait dans le bureau du Préfet de Région la fermeture prochaine de la maternité, information démentie ensuite lâchement lorsque je l’ai rendue publique !

 

Les élections présidentielles et législatives passées, j’ai sans relâche suivi ce dossier.

 

Il a fallu rapidement trouver un plan B. Le groupe SOS a pris les commande de l’hôpital de Mont Saint Martin, se séparant d’une des deux équipes du Samu et d’un petit service de lits de pédiatrie. Chirurgie et maternité demeuraient, l’ARS s’engageait à combler encore quelque temps le déficit.

 

Un nouveau directeur de l’ARS était nommé et entrait immédiatement en contact avec moi. Claude d’Harcourt fut un appui précieux. Les chambres de la maternité furent rénovées, un service de soins de suite et de réadaptation ouvert, et le groupe SOS a été autorisé à construire ou rénover des EHPAD dans le secteur.

 

L’Hôpital, toujours avec des efforts de personnels, frisait l’équilibre financier après des années noires, et retrouvait place dans l’offre de soins. La coopération nouée avec l’hôpital d’Arlon, notamment dans le domaine de l’imagerie, complétait, même avec quelques difficultés, les services aux patients.

 

Peu de praticiens sont attirés par Mont Saint Martin. De nouvelles difficultés se font jour et on reparle de fermer la maternité au moins. Il est vrai que depuis, celle de Thionville se rénove et s’agrandit. Le triangle Thionville Briey Longwy est-il surdimensionné ?

 

Créer un désert médical dans une zone où la population connait l’une des plus grosses croissances de Lorraine ferait prendre un risque sanitaire sérieux. La question est donc aussi politique, comme elle l’était entre 2007 et 2017. Député de la majorité puis membre du Gouvernement de 2012 à 2017, j’ai pris mes responsabilités avec les élus du bassin et plus personne ne parlait de fermer des services hospitaliers autour de Longwy.

 

Un an plus tard, face aux choix qui se profilent, il y a un député élu dans notre circonscription, membre de la majorité du Président Macron, une sénatrice par ailleurs salariée à temps partiel dans l’hôpital, proche de la majorité actuelle. Le groupe SOS aux commandes de l’établissement est dirigé par Jean Marc Borello, membre du bureau exécutif de La République en Marche, connu comme proche du Président. Un récent rapport faisait état du besoin de conserver les « petits » hôpitaux…

 

Cela devrait donc bien se passer… Si chacun fait son travail…

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Privatisations... On ne vous dit pas tout !

19 Juin 2018 , Rédigé par Christian Eckert

La communication des macroniens sur les privatisations programmées est à la limite du mensonge. Le communiqué du conseil des Ministres est flou :

" Les cessions permettront d’alimenter le fonds pour l’industrie et l'innovation, qui investira dans la durée dans des technologies de rupture comme l’intelligence artificielle ou la nanoélectronique."

Pas de montant, pas d'autre précision...

Partout on nous parle de 10 Milliards (parfois 15) qui alimenteront le fonds. C'est dans les éléments de langage des macroniens, et ça rentre dans les têtes...

En y regardant de plus près, on apprend qu'en fait, les aides apportées aux secteurs économiques seront limitées aux intérêts produits par les 10 Milliards ! Donc, si on imagine un placement à 2 ou 3% (chiffre optimiste évoqué à Bercy), ce sont en fait au plus 300 Millions d'Euros qui seront investis tous les ans...On est loin des 10 Milliards qui sont dans les têtes.

Le plus grave, c'est que ces 300 Millions au plus, sont à comparer aux dividendes perçus par l'Etat avant les cessions et qui, bien sûr, seront empochés par les acquéreurs.

Ainsi, en 2017, les trois entreprises que l'Etat veut céder ont versé près de 800 Millions d'Euros de dividendes à l'Etat !!!!

On vendra les titres, perdra 800 Millions de dividendes annuels, placera les 10 Milliards de produit des ventes dans un fonds, géré par des administrateurs rémunérés, qui produira au mieux 300 Millions de recettes !

Ne serait-ce pas là le début d'un scandale ?

 

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Les pauvres n'ont qu'à se responsabiliser...

17 Juin 2018 , Rédigé par Christian Eckert

 

 

Tout est dit dans ce dessin à l'humour grinçant... De la même façon, quelqu'un qui touche l'Allocation Adulte Handicapé depuis plus de 15 ans, pourrait, selon le Président Macron, ne pas être suffisamment responsabilisé....

Ces imbéciles, cyniques et lunaires macroniens n'ont pas compris que les aides sociales sont là pour aider à subvenir aux besoins élémentaires : manger, se loger, s'habiller...

Il est vrai que les initiatives favorisant l'insertion ont été réduites. Ce sont les départements qui ont réduit ces politiques d'insertion. La majorité d'entre eux est de droite !

Comme le Président.... Hasard !

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